Splendeur et fin tragique d'Ayutthaya.
La splendeur d’Ayutthaya (Ayuthya ou Ayuthia) |
Capitale du Siam entre 1350 et 1767, la ville, est construite sur une île artificielle au confluent de 3 rivières. Les 33 rois qui y régnèrent, firent de cette cité lacustre le centre florissant de l’Orient et l’ornèrent de temples et de palais majestueux. C'est l'âge d'or: architecture, sculpture, peinture, littérature, danse, théâtre, tout contribue au raffinement d'une cour suscitant l'étonnement et l'admiration des européens qui visitèrent cette métropole durant tout le XVIIe siècle. Sillonnée par 140 km de canaux, certains la comparent à Venise, la qualifiant de « plus belle ville de tout l’Orient ». Cette ville brillante et cosmopolite compte alors un million d'habitants. Louis XIV envoie une ambassade à Ayutthaya, dont l'abbé de Choisy, qui déclarera : « je n’ai rien vu de plus beau ». Mais sa richesse qui émerveillait les visiteurs étrangers, poussa les birmans, avides de butin, à la détruire sauvagement |
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La destruction systématique de la ville par les Birmans ne laissera que des ruines. Ce n'est qu'en 1956 que commencent les travaux de restauration, permettant au passage de faire d’importantes découvertes. Grâce à ces grands travaux de restauration, menés par le département des Beaux-arts, Ayutthaya est devenu un parc archéologique bien entretenu et plein de vie. Comme ces jeunes danseuses, fines et élégantes, qui font une pause dans leur répétition (spectacle son et lumière ?) et se prêtent avec grâce et sourires à une petite séance photo improvisée. Ou plus loin, comme ce groupe de jeunes moines, qui, crâne rasé, en robe safran et sandales, s’essayent au football (et reprennent leur sérieux en nous voyant). |
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Une fin tragique après 4 siècles de gloire |
En avril 1767, l’armée birmane, après 2 ans de siège, s’empare d’Ayuthya et met la ville à feu et à sang. Les Birmans tuent, pillent et incendient la ville entière, détruisant quatre siècles de civilisation. Les habitants sont massacrés ou déportés. Les birmans, bouddhistes mais oubliant leur religion commune, brûlent les temples et brisent les bouddhas, pour y trouver des trésors. Le Wat Sri Samphet, le plus important des temples royaux de la ville, abritait une statue de bronze de 16 mètres de haut, recouverte de 263 kg d'or. Pour fondre et récupérer le métal précieux, les Birmans transforment le temple en brasier. Les trésors sont réduits en cendres, les archives sont détruites, et avec elles d'irremplaçables témoins de l'histoire et de la civilisation siamoises. Puis Ayuthia tombe en poussière et dans l’oubli. Les voûtes chargées d'ornementations s'écroulent. Les lianes descellent les ruines, que la végétation de la jungle enfouit. |