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L’ œuvre et l’ art de Francisco  Goya (2/2)
Les gravures de Goya : du caprice (los caprichos) à la peinture noire


Goya le graveur caricaturiste
La popularité de Francisco Goya grandit encore lorsqu'il choisit une nouvelle technique d’expression artistique, la gravure, et qu’il publie ses séries d'eaux-fortes et d’aquatinte, procédé auquel il va donner ses lettres de noblesse. La gravure convient à ses nouvelles exigences : exalter la lumière, contraster encore les clairs obscurs, accentuer les traits et créer une tension dans l’image.
Commencée en 1792, après sa maladie et sa surdité, parait la série des « Caprices » (Los Caprichos), un recueil de quatre vingt planches dans lequel Goya critique la classe politique, sociale et religieuse et adopte le genre de la caricature, caustique mais moralisatrice. En effet, dans ces compositions gravées, l’artiste s’en prend à la royauté, à l’aristocratie, aux ministres, aux institutions et porte des attaques, particulièrement audacieuses pour l’époque, contre la religion et l’inquisition, et dont la portée satirique se dissimule sous la fantaisie d’un monde fantastique peuplé de démons. Édités en 1799 « Les Caprices » sont immédiatement censurés et Goya offrira ses planches au roi d’Espagne pour ne plus être inquiété par l’inquisition.
Après ce défi à la raison, Goya retrouve son s’équilibre et s’accorde une pause ; aux « Caprices » succède la « Tauromachie », une suite de trente trois pièces gravées à l’eau-forte.

Goya le révolté défend la liberté et la vie

Entre temps, Goya prépare deux nouvelles séries de gravures : « Les Proverbes », une série qui fait allusion aux événements politiques survenus entre 1804 et 1815, et « les désastres de la guerre », quatre-vingts deux planches dans lesquelles Goya dépeint avec réalisme les horreurs qui se produisent en Espagne durant l'invasion française et grave la barbarie humaine.

Puis l'invasion de l'Espagne, par les armées de Napoléon en 1808, et la guerre qui s'ensuit lui inspirent deux tableaux sur la révolte madrilène du 2 mai 1808, contre les mamelouks de Napoléon (Dos de Mayo) et la répression bonapartiste avec la fusillade du 3 mai 1808 (Tres de Mayo), achevés en 1814 et conservés au musée du Prado. Goya y dénonce avec fougue la violence du conflit et ses répressions sanglantes.
A 62 ans, Goya trouve encore la force de réagir avec sa peinture, comme le fera plus tard (1937), à 56 ans, Picasso, pour dénoncer lui aussi (avec Guernica) les horreurs de la guerre et la bestialité de l’homme.


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                         3 mai 1808 (Tres de majo)

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Le colosse

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La laitière de Bordeaux
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Goya broie du noir
De 1820 à 1823, avec les « Peintures Noires » sur les murs de sa maison de campagne où il se retire en 1820, Goya sombre dans le pessimisme le plus profond. « Saturne qui dévore ses enfants », le « Sabbat des sorcières » et même le tableau du « Colosse » (qui annonçait déjà les « Peintures Noires »), montrent bien l’obsession des cauchemars de Goya à cette époque de sa vie. Ces créatures démoniaques qui peuplent ses tableaux, restent encore aujourd’hui un mystère. 

Goya : de Vélasquez aux impressionnistes
En 1824, fuyant l’absolutisme et l’Inquisition espagnole, Francisco Goya s’enfuit en France avec sa dernière compagne et sa fille de 5 ans et s’installe à Bordeaux où il retrouve la paix. En 1827, sa créativité est toujours intacte, et à 81 ans, un an avant sa mort, il exécute la « Laitière de Bordeaux », un chef-d’œuvre et un hommage à la beauté féminine, presque un retour aux cartons de ses débuts. Pourtant par l’atmosphère et la luminosité de ce tableau, par ses tons et sa lumière, Goya annonce déjà l’impressionnisme, ce qui, pour un admirateur des baroques Vélasquez et Rembrandt, est un parcours hors du commun.

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L'œuvre de Goya : Goya et la peinture (1/2)

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par Dominique et Paul Mariottini


             

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