Souplesse
et rapidité du numérique
La photo numérique offre une grande souplesse. Son
premier avantage est le contrôle immédiat du résultat, son second avantage
est le droit à l'erreur. Résultat : si l’image ne plaît pas, on l'efface et
cela ne coûte rien puisqu’on ne gâche pas de film.
La photographie numérique devient une activité conviviale: on multiplie les
vues, on les montre aussitôt, on recommence. Les photos enregistrées peuvent
aussi être immédiatement envoyés par Internet. Bref, la photo devient plus
festive qu’elle ne l’était en argentique.
La solution numérique permet aussi aux plus
courageux de retoucher, de recadrer ou de corriger les photos. Contrairement au
négatif, les photos numériques sont faciles à recopier à échanger et à
transmettre.
Devenu pratique et rapide, le numérique incite à
la créativité puisque sans la peur de "rater" une photo, on peut
augmenter le nombre de vues et varier les cadrage pour obtenir des photos plus
naturelles, plus spontanées et plus originales.
Le numérique est aussi plus souple que le film. En
photo argentique, il faut attendre la fin du film pour le confier au laboratoire
alors qu’en photo numérique, l'image est disponible dans les secondes qui
suivent et il suffit alors de la transférer vers un ordinateur , la transmettre
par Internet ou réaliser un tirage sur son imprimante photo.
En revanche, les photos ne sont pas matérialisées
par un négatif et il faut donc penser à les sauvegarder avant de réutiliser
la carte mémoire.
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L'objectif 300 mm sur
un reflex argentique...
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...devient un 450 mm
sur un reflex numérique
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La disparition de la cartouche contenant le film et la
petite taille des capteurs ont permis le développement d'objectifs plus
compacts qu’en 24 x 36 avec des focale plus faibles, ce qui modifie les
valeurs de références du 24x36 auxquelles étaient habitués les photographes,
c'est à dire 50 mm pour une focale standard, 28 mm pour un
grand angle et 200 mm pour un téléobjectif.
Les focales des photoscopes sont
différentes et varient avec la taille des capteurs. Sur un compact numérique,
la focale standard est voisine de 11 mm, celle d’un grand-angle est de 7 mm et
celle d’un téléobjectif est de 50 mm. Sur les reflex, équipés de gros
capteurs, le rapport argentique/numérique est de l’ordre de 1,5. La conséquence
est que le super grand angle (17 à 24 mm) n’existe plus en photo numérique,
en revanche un 300 mm devient un 450 mm (idéal pour la photo animalière).
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Autre conséquence de la modification des objectifs,
la profondeur de champ. Pour une focale donnée et à ouverture égale, la
profondeur de champ est plus importante en numérique qu’en argentique (de
l’ordre de 1 à 2 diaphragmes), c’est bien en paysage et en macro, c’est
moins bien pour le portrait car on a du mal à estomper l’arrière plan.
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Vrai
zoom optique et faux zoom numérique : le recadrage
Les appareils les plus simples se contentent d'un
objectif à focale fixe, mais tous les autres disposent d'une fonction zoom numérique.
Attention: il ne s'agit pas d'un vrai zoom, mais d'une astuce logicielle grâce
à laquelle l'appareil n'enregistre, en l'agrandissant, que la partie centrale
de l'image. Le zoom numérique est, en fait, un recadrage. La résolution de
l'image diminue alors dans un rapport identique au taux d'agrandissement, le
zoom numérique n'ayant fait qu'agrandir les pixels du centre qui vont devenir
visibles.
L'appareil idéal est équipé d'un vrai zoom
optique. Sur presque tous les appareils numériques, le changement de focale
s'effectue par une commande électrique (touches Wide et Télé), mais souvent
la variation n'est pas continue et le zoom ne permet, en réalité, que quatre
à cinq focales entre les positions grand-angle et télé.
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Mise
au point: lent autofocus!
En dehors des appareils premier prix, privés de
système de mise au point, tous les photoscopes offrent un système autofocus
(AF). Mais, l’autofocus des appareils numériques, hormis les reflex (très
chers) est plus lent que celui des appareils argentiques, d'où un retard de
plusieurs secondes au déclenchement (adieu l’instantané).
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Ecran
couleur, viseur optique, viseur électronique
Avec les appareils argentiques, le viseur sert à
contrôler le cadrage et vérifier les paramètres de prise de vues mais il ne
montre jamais le résultat après déclenchement.
En numérique, il est possible de visualiser le résultat
avant, pendant et après le déclenchement, grâce à l'écran à cristaux
liquides (LCD). Celui-ci a plusieurs fonctions : cadrage, contrôle, gestion des
images et accès aux menus de configuration. Mais il comporte certains
inconvénients :
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Premier inconvénient : allumé, cet écran couleur
dévore les piles et les accus (même si on ne fait pas de photos)
et réduit l'autonomie.
Deuxième inconvénient : en intérieur ou en
faible lumière, sur l’écran, les images sont lumineuses et contrastées,
mais au soleil il est souvent difficile de voir l'image. La solution
consiste à utiliser le
viseur optique... quand il existe! Car certains photoscopes sont dépourvus
de viseur, ce qui pose problème pour les photos au soleil. Sachez
cependant que les réglages de luminosité, de contraste et de couleurs de
l'écran n'ont aucune action sur les paramètres de la prise de vues et
n'ont donc aucune incidence sur la qualité des images enregistrées. |
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Les appareils photo numériques équipés de zooms
à très forte amplitude sont dotés de viseurs électroniques qui, en plus de
l'écran couleur arrière, permettent un contrôle du cadrage en gardant
l'appareil à l'œil. Ces viseurs s'apparentent à ceux des caméscopes et se
composent en fait d'un minuscule écran couleur situé derrière un système
grossissant. Ils simulent la visée reflex des appareils reflex 24 x 36 sans en
offrir le confort et la luminosité. L'appareil idéal comporte donc les deux
systèmes: écran et viseur.
Mais
peut-on faire confiance à l'écran cristaux liquides
?
Comme c’est le cas pour les téléviseurs de
petite taille, l'écran LCD donne une image flatteuse. Mais sa matrice comprend
moins de pixels que le capteur CCD et ne permet pas de juger de la netteté de
la photo. On ne détectera donc les « flous de bougé » ou les
mauvaises mises au point que plus tard, une fois la photo imprimée ou visualisée
sur l’écran d’un PC.
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Sensibilité
ISO à géométrie variable
En argentique, une fois la pellicule chargée avec
une sensibilité donnée, par exemple 200 ISO, il fallait finir la pellicule
pour passer à une autre sensibilité, ou alors, pour faire face à toutes les
situations, il fallait deux boîtiers, un était chargé en 100 ou 200 ISO,
l’autre en 400 ou 800 ISO.
Cet inconvénient n’existe plus en numérique. Les
appareils numériques permettent de modifier la sensibilité ISO d'une vue à
l'autre, et mieux encore, gèrent automatiquement la sensibilité en fonction de
l’ambiance lumineuse.
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Vive la balance des blancs
Intuitivement
le cerveau corrige de lui même la teinte rougeâtre des lampes à incandescence
ou verdâtre des néons. Un appareil photo, lui, enregistre la couleur telle
qu’elle est, c’est à dire en fonction de la température de couleur. Devant
la photo obtenue, le cerveau ne corrige plus et perçoit la dominante ambiante
de l’éclairage.
En
argentique c’était la galère et le photographe disposait de deux solutions.
Solution numéro un : le choix du film, c’est à dire « film lumière
du jour » ou « film lumière artificielle », mais dans ce
dernier cas gare au mélange de lampes de source différente. Deuxième solution
les filtres correcteurs de température de couleur, bleu pour corriger la
couleur des lampes à incandescence ou du soleil couchant, jaune pour corriger
les lumières bleuâtres d’un ciel nuageux (voir filtres et
effets)
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Balance automatique AWB
(notez la dominante orange)
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Réglage position tungstène
(correction de la dominante)
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Les appareils numériques appliquent une balance
automatique des blancs, c’est à dire que le calculateur détermine
(comme un thermo colorimètre) le spectre des couleurs, détecte et
soustrait la dominante de couleur. Sur les modèles évolués existe dans
le menu de configuration, un choix de réglages : néon, tungstène,
extérieur ensoleillé, coucher de soleil, nuages,…etc. Sur les hauts de
gamme, il est même possible d’établir une charte des blancs par
lecture d’une feuille blanche, l'appareil met en mémoire ce réglage
pour déterminer la valeur du blanc, même en présence d’une scène à
dominante rouge. |
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Netteté
et Contraste
Les « grands photographes » nous ont
habitués à découvrir des photos hors du commun au niveau du piqué et de la
netteté. Leur Leica et les époustouflants objectifs associés (hors de prix) n’y
étaient pas pour rien.
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Portion d'image très agrandie avec
réglage "netteté par défaut"
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Réglage "netteté accentuée", notez le sur-lignage du à
l'effet de contour
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En numérique, il existe dans les menus de
configuration des appareils, des fonctions d'optimisation destinées à
améliorer le rendu des photos. Comme vous réglez les graves et les aiguës en HI
FI, vous pouvez régler netteté, contraste et saturation en fonction de
vos goûts. Il s'agit en fait d'un traitement logiciel numérique qui
consiste à accentuer l'effet de contour entre zones de valeurs différentes.
Le résultat est spectaculaire car l'image semble plus nette et plus
"claquante". |
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