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UNE CREMATION DANS LA JUNGLE


Les balinais ont spiritualisé toutes les manifestations de la nature et de la vie. Tous les événements de la vie, de la famille ou du village, ont une importance religieuse et sont marqués par des cérémonies. Mais jamais le sacré ne se sera aussi bien exprimé à Bali que dans le cérémonial de crémation, rite le plus vivace de la religion hindoue.


Photo des offrandes - Cliquez pour agrandir
  Préparation des offrandes

Photo d'un groupe de musiciens lors d'une crémation - Cliquez pour agrandir
Les musiciens du cortège
Photo d'un bade - Cliquez pour agrandir
Cercueil sur la tour de bambou

Photo du sarcophage d'un Brahmane - Cliquez pour agrandir
Préparation du sarcophage


Le rite sacré de la mort.
Façonnés par l'hindouisme, les Balinais savent que leur vie s'inscrit dans le grand cycle des renaissances qui mène l'âme purifiée vers la paix du ciel. Mais ici, la mort n’est pas aussi tragique qu’en Inde et la crémation n'a rien à voir avec nos enterrements. Il s’agit d’une fête qui concerne l’ensemble du village, le disparu appartenant à la communauté. L’incinération, en réduisant en cendres le corps du défunt permet à l'âme immortelle qui erre sur terre de poursuivre son chemin, libérée de son enveloppe charnelle, et de renaître sous une nouvelle forme. Si l'habitude d'incinérer le mort vient de l'hindouisme, les balinais en donnent un caractère différent de l'Inde; en croyant en la force purificatrice de l'eau et du feu : pour que l'âme puisse accéder à l’au-delà, il faut que les cendres soient dispersées dans la mer ou dans une rivière.

La préparation
Cérémonie très onéreuse (certaines crémations coûtent le prix d'une voiture ou d'une maison et représentent toute une vie d’économie), la crémation est souvent collective et a lieu plusieurs mois, voire plusieurs années après le décès. Mais l’incinération est un devoir sacré et personne ne s'y dérobe. Dès que la famille a réuni les fonds nécessaires, le village tout entier prépare le sarcophage et la tour, qui s'en iront en fumée avec le corps. La tour (ou bade), symbole du cosmos, repose sur une tortue qu'enlace un naja. La base représente la montagne du monde et le toit la montagne du ciel, le mort se trouve ainsi placé entre ciel et terre. Cette tour de bambou, couverte de tissu, d’étoffes, de papiers colorés et de morceaux de miroir indique, par sa richesse et par le nombre de ses toits, l'importance du défunt (les castes inférieures n’ont droit qu’à un seul toit).

Photo du prêtre lors de la crémation
      Le prêtre va officier

Mise à feu du sarcophage - Cliquez sur la photo pour l'agrandir
Mise à feu du sarcophage
Le sarcophage en feu - Cliquez pour agrandir
Tout doit brûler...

Tout le village assiste à la crémation
...cercueil et sarcophage    


La cérémonie.
La date de la crémation est choisie par les astrologues, puis fixée par le prêtre (ou pédanda). Le corps est ramené du cimetière et déposé à l'intérieur de la cour de la maison familiale où s'amoncellent les offrandes. On dispose dans le cercueil des mets et des objets qui le préserveront des mauvais esprits. Le défunt est couvert de pétales de fleurs, de riz, de parfums. Le prêtre récite de longues prières dans un profond recueillement. Puis, quelques dizaines d'hommes arrivent au son du gamelan (instrument à percussion), saisissent le cercueil et le hissent en haut de la tour de bambou pour transférer le corps sur le lieu de la crémation.
Le cortège funèbre, suivi d'une longue procession de femmes porteuses d'offrandes, rassemble tout le village. Les porteurs font tourner la tour à plusieurs reprises pendant le trajet pour que l’esprit du mort perde le chemin du retour et ne retrouve le village. Sur le lieu de la crémation, le prêtre récite les formules sacrées et arrose une dernière fois la dépouille qui quitte la tour pour le sarcophage. Le sarcophage prend toujours la forme d'un animal, selon la caste c’est un taureau (Brahmanes), un lion ailé ou un poisson-éléphant. Les parents et les amis jettent des sous pour payer la rançon destinée au dieu de la mort. Le prêtre récite les ultimes prières, on met ensuite le feu au sarcophage et à la tour.

Pour les balinais, l’âme n’est pas contenue dans le corps, elle est partout. L’incinération est le moment ou l’âme prisonnière du corps s’évade, il faut donc que le corps soit entièrement brûlé. Alors que la famille nourrit les invités, le village entier regarde le brasier se consumer jusqu'à ce qu'il n'en subsiste que des cendres. Lorsque le bûcher est éteint, la famille recueille les cendres dans des noix de coco. Le lendemain de la crémation, les cendres sont portées en procession, jetées dans l'eau purificatrice et dispersées dans la mer ou les eaux d’une rivière, tandis qu'au village la vie reprendra son cours.


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Photo D & P Mariottini (cliquez sur les photos pour agrandir)  

Les temples et l'hindouisme

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DIFFUSION PHOTO MAGAZINE
par Dominique et Paul Mariottini