La
plupart des danses s’effectuent dans les sanctuaire des temples pour faciliter
la communication de la communauté villageoise avec l'au-delà. Mais de nos
jours elles sont transposées hors de ce cadre pour les étrangers.
C’est
ainsi que la danse des offrandes (le Pendet), a été laïcisée et sert d'ouverture à
toutes les représentations. C'est, à l’origine, dans le temple, une longue
procession qui entraîne au rythme du gamelan, d'autel en autel, les
femmes et les fillettes d'un village. Elle s'est muée sur la scène en un défilé
de jeunes filles qui jettent des fleurs sur les spectateurs pour leur souhaiter
la bienvenue.
De
même, les Sanghyang, danses de transe, suscitées par les prêtres pendant les
cérémonies et au cours desquelles les dieux, prenant possession du corps du
danseur, s'expriment à travers lui, sont étroitement liées au culte et les étrangers
ne peuvent y assister. Mais on leur a transposé une version profane. Ce
spectacle, célèbre, débute par des offrandes, tandis que deux fillettes
oscillent, les yeux fermés, dans la fumée, d'avant en arrière. Assises autour
d'elles, des femmes demandent en chantant aux nymphes célestes de descendre
dans leurs corps et de danser, posent sur leurs têtes des couronnes de fleurs
de frangipaniers jusqu'à ce que les fillettes perdent conscience et tombent en
convulsions. Les hommes prennent les corps sur leurs épaules et les portent
jusqu'au lieu où, inconscientes, les enfants vont danser. Elles danseront
jusqu'à ce que le chœur des chants s'arrête, tomberont à terre, et le prêtre
en les aspergeant d'eau sacrée les réveillera.
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