Un
hôtel sous la mer, des pistes de ski et des pingouins en plein désert,
une forêt tropicale sous verre... A Dubaï naissent les projets les plus
fous de la planète. Avant la disparition de la manne pétrolière, l’émirat
veut reconvertir son économie et a prévu d’investir 50 milliards de
dollars pour devenir la première destination touristique du monde.
Il
ne se passe pas un jour sans l’annonce d’un projet encore plus
pharaonique que celui de la veille. Contrôlé par une des grandes
familles de Dubaï, le promoteur immobilier local, Nakheel, est le maître
d’œuvre des projets. Chez Nakheel on expose les maquettes des projets
futuristes, comme le Dubaï
Waterfront qui s’étendra sur 81 kilomètres carrés. Palm Island
Jumeirah a été lancée en 2001 pour 1,5 milliard de dollars et ses
villas (à 1,3 million de dollars) ont toutes été vendues. Fort de ce
succès, deux autres îles vont suivre : Jebel Ali et Deira, puis The
World, un ensemble de 300 îles constituant un planisphère géant.
Sur terre, c’est le même chantier, jour et nuit.
Le
long de l’autoroute à cinq voies, Burj Dubaï pointe
vers le ciel ses 828 mètres : c’est la tour la plus haute du
monde. En compétition
avec Shanghai, sa hauteur exacte est restée secrète jusqu'à son
inauguration (04/01/2010).
Au
bord du même autoroute on aperçoit une drôle de construction :
c’est une station de ski dans une galerie marchande. Avec 6 000 tonnes
de vraie neige, cinq descentes de 400 mètres de long et des pistes de
snowboard vous emmènent depuis septembre 2005 au pied des pistes où vous attend un hôtel
cinq étoiles de 400 suites et des petits chalets dessinés dans le pur
style montagnard des Alpes.
Plus
loin, le monde merveilleux de Dubaïland abritera 45 parcs à thème (de
l’exploration spatiale à la découverte des dinosaures, en passant par
le parc polaire du pinguinarium et une forêt tropicale). Sur 186 kilomètres
carrés, ce parc d’attractions doublera à lui seul la superficie de
Dubaï et devrait recevoir 200 000 visiteurs par jour.
La
ville est un chantier permanent et deviendra bientôt le nouveau Singapour
du golfe Persique. Dans cette cité pharaonique, les bâtiments sortent de
terre à une allure hallucinante.
Mais
il existe un autre record, c’est la population d’immigrés sur
laquelle repose tout ce bel édifice. La main-d’œuvre bon marché qui
s’échine depuis quinze ans sur les gratte-ciel de Dubaï est le secret
de cette ville champignon où les coûts de construction sont moitié
moins élevés qu’en Europe. ...(suite)... |