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LA SAUVEGARDE DE L’ORYX D’ARABIE - L'OPÉRATION ORYX



Photo D & P Mariottini  

Jusqu'au début du XX° siècle, on trouvait encore d'importants troupeaux d’Oryx leucoryx dans la Péninsule Arabique, mais au début des années 1970, chassé à outrance, cet oryx blanc est menacé d'extinction. Heureusement l’« Opération Oryx» met en place en 1962 l'élevage de l'oryx en captivité et permet d’en relâcher dans la "Réserve d'oryx d'Arabie" du Sultanat d’Oman. On croyait alors l'espèce sauvée, mais, à cause d'un fort braconnage, l'oryx d'Arabie est menacé pour la deuxième fois de disparaître de son habitat naturel. Depuis, une coopération accrue dans toute la péninsule arabique va renforcer le développement de programmes de réintroduction de l’oryx blanc dans plusieurs pays.


Les causes de l’extinction
Autrefois très présent et abondant dans toute la péninsule arabique, l'oryx d'Arabie a failli disparaître de la surface terrestre, victime des chasseurs ; les uns pour sa chair, sa peau, son cuir et ses cornes, les autres par pur plaisir gratuit.

Les chasseurs bédouins
L'oryx a d’abord été tué par les chasseurs autochtones. Depuis toujours sa chair est très prisée par les bédouins qui consommaient sa viande et utilisaient son cuir et ses cornes dans un but utilitaire ; ceux d’Arabie Saoudite considéraient, par tradition, que tuer un oryx était un symbole de force et de bravoure. M
ais ce type de chasse n'avait jamais décimé l'espèce.
Les chasseurs de trophées
L’avenir de l’Oryx d’Arabie va vraiment s’assombrir après la deuxième guerre mondiale avec l’arrivée de chasseurs dotés de véhicules bien équipés pour le désert et armés de fusils automatiques modernes, capable de l’abattre à distance (ainsi que d'autres espèces). Après les années 1950, avec les forages puis l'extraction du pétrole, de nombreuses compagnies s’installent au pays de l'or noir et leurs agents consacrent leurs loisirs à de meurtrières parties de chasse. Et ces chasseurs de trophées vont perturber l'équilibre naturel établi jusqu’ici.

Le nombre d’oryx d’Arabie vivant à l’état sauvage va alors diminuer de façon dramatique, et au début des années 60, il n’en restait plus que quelques-uns à Oman. Menacé d'extinction, chassé à outrance, au début des années 1970, l’oryx d’Arabie disparut à l’état sauvage. Le dernier oryx sauvage a été tué à Oman en octobre 1972.
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Photo D & P Mariottini  

Oryx en errance - Cliquez pour agrandir

A la recherche d'herbe grasse - Cliquez pour agrandir

Une petite soif ? - Cliquez pour agrandir

    Habitué à la dure vie sauvage…

  s’adapte bien à la captivité …

… voire au luxe                        


PREMIERS PAS POUR SAUVER L’ORYX
Dés 1961, l’organisation “Fauna & Flora International” (FFI) prend conscience du danger qui menace l’oryx et va lancer en 1962 l “Opération Oryx”. FFI est une organisation environnementale spécialisée dans la conservation de la nature. Fondée en 1903 elle est à l’origine de la création des grands parcs africains comme le Kruger et le Serengeti et son but est la préservation des grands mammifères décimés par une chasse excessive. Quand à l’opération Oryx, c’est un plan de sauvetage de l’oryx d’Arabie, à travers un programme d’élevage conservatoire, suivi d’une réintroduction dans la nature.
L’opération Oryx
Pour éviter la disparition de l'espèce oryx leucoryx, l’organisation Fauna & Flora International collabore à une opération de sauvetage, baptisée Opération Oryx, et va prélever un certain nombre d'animaux dans la nature pour procéder à des programmes de reproduction en captivité.
Il a fallu, dans un premier temps, capturer mâles et femelles et, en 1962, un petit groupe de 9 oryx est envoyé au zoo de Phoenix, en Arizona, où les conditions climatiques sont comparables à celles de leur pays d’origine. Gardés en captivité les oryx sont poussés à se reproduire, sous le nom de troupeau mondial, pour permettre la survie de l’espèce. Le nouveau cheptel est alors géré pour planifier les croisements, afin de réduire les risques de consanguinité, car contrairement à la plupart des espèces retenues en captivité à cette époque, ce troupeau mondial est destiné à la reproduction en vue de programmes de réintroduction de l'oryx leucoryx dans la nature, son milieu d'origine, au moment opportun. Aujourd'hui, plus de 2000 descendants du troupeau mondial vivent en captivité dans des parcs zoologiques et des réserves.

L’Arabian Oryx Project et première réintroduction à Oman
En 1979, le Sultan d’Oman (S.M. Qaboos bin Said) avait créé le Projet Oryx d’Arabie (Arabian Oryx Project), qui devait préparer l’implantation d’un petit groupe d’oryx élevés en captivité, sur le plateau du Jiddat-al-Harrasis, dans le grand désert au coeur d’Oman, à l’endroit même où les derniers oryx sauvages avaient été abattus.

Le 31 janvier 1982, 10 oryx issus du troupeau mondial sont relâchés dans le sanctuaire du Jiddat. Au départ, les oryx avaient été parqués dans un enclos, pour qu’ils s’acclimatent, puis ces premiers animaux furent réintroduits au coeur du désert d'Oman avec d’excellents résultats et un second lâcher a eu lieu en 1984.
En 1994, le Gouvernement d'Oman créé le "Sanctuaire d'oryx d'Arabie" qui couvre 25 000 kilomètres carrés dans le désert du Jiddat et devient « Site du patrimoine naturel mondial de l'Unesco » et dès 1996, on y comptait prés de 450 oryx sauvages pratiquement tous nés dans le désert. Ce qui a fait dire à John Newby (directeur de la conservation des espèces au WWF Internationa) : « Lorsque, en 1996, le nombre d'oryx sauvages s'éleva à 400 individus, nous pensions sincèrement avoir gagné la bataille ». En effet, pour ainsi dire introuvable à l’état sauvage, l’oryx d’Arabie semblait sauvé in extremis par le Projet Oryx d’Arabie mis en place par le Sultanat d’Oman. Mais surtout, l’Opération Oryx est la première réussite mondiale d’élevage conservatoire suivi de réintroduction d’une espèce menacée et l'oryx d'Arabie est la première espèce de mammifères à avoir été réintroduite avec succès, après son extermination, dans son milieu naturel (il deviendra le logo de Fauna & Flora International).

Si on a cru alors l'espèce sauvée, c'était sans compter sur le braconnage car le retour de l'oryx va aussi s’accompagner du retour des braconniers.

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Tête d'oryx - Cliquez pour agrandir Vue de profil - Cliquez pour agrandir

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Photo des cornes - Cliquez pour agrandir
          Oryx vu de face … … et de profil

Effet de cornes…

… et jeu de cornes       

PREMIER ÉCHEC ET DEUXIÈME EXTINCTION
En effet, la reproduction des Oryx va attiser une nouvelle vague de braconnage. A la fin des années 1990 le WWF révèle que l'Oryx est à nouveau chassé clandestinement et qu’une nouvelle forme de braconnage menace, pour la deuxième fois, de décimer le troupeau d’oryx. À Oman, en moins de 3 ans (entre octobre 1996 et mars 1999), le nombre d'oryx sauvages est passé de plus de 400 à moins de 100 têtes, tués ou capturés par des braconniers. Ces braconniers attrapent des oryx vivants pour les revendre illégalement, hors du Sultanat, à des zoos privés ou des collectionneurs étrangers, complices de ce trafic. Les plus chassés sont les femelles et les petits (beaucoup meurent de stress ou d'épuisement lors de la capture ou du transport) et sur les 65 derniers oryx vivant encore en liberté, il ne restait plus que 11 femelles, ce qui augurait mal du devenir de l'espèce. L’Arabian Oryx Project réagit en transportant 39 des derniers oryx sauvages dans un terrain clos et en renforçant la législation et la lutte contre le braconnage. Dans le troupeau déplacé dans l’enclos protégé, qui compte aujourd’hui plus de 100 bêtes, de jeunes mâles sont réintroduits dans la nature pour rejoindre les oryx survivants, le braconnage est sévèrement puni et des femelles supplémentaires ont été libérées. Le nombre d'oryx d'Arabie augmente alors de nouveau et aujourd'hui plus de 200 Oryx vivent en liberté sur le plateau de Jiddat-al-Harrasis, dans le sultanat d’Oman. Mais, fait unique à ce jour, le "sanctuaire d'oryx d'Arabie" d'Oman est retiré de la liste des sites du Patrimoine mondial de l’Unesco le 28 juin 2007 pour avoir été réduit par le sultanat.

Les oryx des Émirats Arabes Unis
Conscient du danger d’extinction encouru par l’oryx leucoryx, le souverain Cheikh Zayed, dés le début des années 1960, demande de capturer quelques animaux sauvages dans le dernier troupeau d’oryx d’Arabie sauvage et de les transporter à Al Ain pour alimenter la source d’un programme d’élevage en captivité, avec pour objectif de réintroduire ces oryx d’Arabie captifs dans les déserts d’Abu Dhabi, pour y vivre en toute liberté. Au cours des années qui suivent, le nombre d’oryx d’Arabie dans les E.A.U. augmente et il existerait aujourd’hui entre 3500 et 4000 oryx, sur les 6000 de la population mondiale, répartis en plusieurs troupeaux dans les collections émiriennes. En mars 2007, la première phase d’un plus vaste programme de réintroduction a vu la remise en liberté de cent oryx d’Arabie dans une réserve désertique au sud-est d’Abu Dhabi. Organisé par l’Agence pour l’environnement d’Abu Dhabi (EAD) et le zoo d’Al Ain, le programme de remise en liberté a pour objectif de rétablir une population sauvage autonome, au sein de réserves protégées et au cours des quatre prochaines années, une autre centaine d’oryx, nés en captivité au zoo d’Al Ain ou dans les collections privées, seront relâchés dans les divers déserts d’Abu Dhabi. 
Aux Émirats arabes unis toujours, en novembre 2008, la Dubai Desert Conservation Reserve (DDCR) a été désignée site protégé et acceptée comme membre officiel de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Tout avait commencé en 1999 avec la création d’une réserve de 27 km2 pour l’hôtel Al Maha Resort & Spa dans laquelle avait été introduit des oryx du troupeau mondial de Phoenix (Arizona) et des gazelles d’Arabie. Puis le gouvernement de Dubaï crée, par décret en 2003, une vaste zone protégée de 225 km2 autour de cette réserve qui représente 5% des terres de l’émirat de Dubaï : la Dubai Desert Conservation Reserve où en mars 2004 est introduit un premier contingent de gazelles et d’oryx d’Arabie et dont le but est d’intégrer le développement touristique et la préservation de la flore et de la faune. Cette réserve naturelle est un excellent endroit pour observer les oryx et d’ailleurs c’est là que nous les avons rencontrés pour leur tirer le portrait.
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Harde d'oryx - Cliquez pour agrandir

Jeune et sa mère - Cliquez pour agrandir

A l'hôtel Al maha - Cliquez pour agrandir

           Dans la spacieuse DDCR…

...ou à l’hôtel Al Maha, vous verrez...

…oryx et gazelle d’Arabie           


COORDINATION ET COOPÉRATION ENTRE PAYS

Conférence internationale sur l’Oryx d’Arabie

Les efforts menés par le Sultanat d'Oman et le WWF en faveur de la sauvegarde de l’espèce oryx leucoryx et les progrès accomplis aux émirats dans ce domaine trouvent un écho à la Conférence internationale sur l'oryx d'Arabie, qui s'est tenue à Abou Dhabi en mars 1999. Cette dernière recommande de créer un comité de coordination avec un secrétariat permanent dans l'un des pays d’origine de l'animal afin d'accroître la coopération et les échanges d'information dans la Péninsule arabique. Elle incite par exemple les autorités à punir sévèrement le braconnage en renforçant la législation et en améliorant la collaboration entre pays pour enrayer le commerce transfrontalier illégal d'oryx. De plus, l'oryx se reproduisant bien en captivité, elle rappelle que le développement de programmes de réintroduction est possible, puisqu’il existe des populations captives d’oryx au Bahrain, au Qatar, en Jordanie, en Arabie Saoudite, dans les Emirats Arabes Unis et en Oman.

La réunion initiale du comité de coordination pour la conservation de l’oryx d’Arabie a eu lieu à Mascate (Sultanat d'Oman) en janvier 2000, la suivante à Abu-Dhabi en octobre 2001.
Programmes de mise en liberté dans les autres pays
Arabie Saoudite
. Après la première réintroduction d’Oryx blanc à Oman en 1982, ce fut au tour de l’Arabie Saoudite, avec deux troupeaux, introduits en 1990 et en 1995, un dans la zone protégée d’Uruq Bani Ma’arid et l’autre dans un espace clos de la réserve de Mahazat as-Sayd. Depuis la population a augmenté, passant de 400 à 700 têtes entre 1997 et 2003 alors qu’elle chutait à Oman à cause d'un fort braconnage.
Jordanie
. Dans le cadre de ses efforts dans la conservation, la Jordanie a introduit l’oryx d’Arabie, en 1978, dans la réserve de Dana (492 kilomètres carrés) et vient de signer un contrat avec l’Agence pour l'environnement d'Abu Dhabi (AED) pour réintroduire l'oryx d'Arabie dans la nature jordanienne, probablement dans le désert du Wadi Rum. En réalité, ce projet est une initiative des Émirats pour protéger le patrimoine culturel et naturel de la péninsule arabe.
Qatar
. Sa compagnie aérienne, Qatar Airways, ayant choisi l’oryx comme emblème, le Qatar aussi fait de son mieux pour sauver l’oryx de l’extinction. Le Cheik du Qatar possède un gros troupeau d’oryx d’Arabie, une ferme développe et protége des troupeaux et plusieurs parcs élèvent des centaines d’Oryx dans des conditions proches de la vie en liberté, comme Shahaniya Wildlife Park, établi en 1979, Ras Osheirij, inauguré en 1991 et Al Mas-habiyya créé en 1997.

 

 

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La vie de l'oryx dans le désert   

  Les logos utilisant l'Oryx 

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DIFFUSION PHOTO MAGAZINE
par Dominique et Paul Mariottini