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7 - LES NAVIRES NÉGRIERS DE LA TRAITE ATLANTIQUE


Un navire négrier était un navire qui transportait les esclaves. Durant plus de trois siècles, ce transport d'esclaves a participé au commerce triangulaire et consistait à déporter, dans d’horribles conditions, des africains vers les côtes des colonies américaines.

 Caravelle portugaise du XV° siècle Dessin de navire négrier Un Brick du XVIII° siècle          

Le navire, types et caractéristiques
Il n'existe pas de navire négrier spécifique, c'est un navire de commerce ordinaire, parmi lesquels on trouve tous les types de navires et de toutes tailles. C’est ainsi qu’après les caravelles portugaises du XV et XVI° siècle, on a vu apparaître au XVII° siècle les galions espagnols et les flûtes hollandaises, mais aussi d’anciens bâtiments de guerre recyclés pour la traite, comme les frégates, moins lourdes et plus rapides que les vaisseaux, ou les corvettes, rapides et maniables, intermédiaires entre frégate et brick. Mais au XVIII° siècle, le préféré des négriers (et des pirates) était le brick, pour ses qualités de manœuvre et de vitesse, idéales pour le cabotage et la course en mer. Ces petits navires, très rapides, pouvaient échapper aux croisières de répression lorsque la traite deviendra illégale.
En fait le choix est surtout dicté par les conditions de navigation car il faut pouvoir s'approcher au plus près des côtes africaines ou pénétrer dans l'embouchure des fleuves. Mais l’élément le plus important est la vitesse car plus courte sera la traversée, plus faibles seront les pertes. Le trajet dure quand même plus d'un mois, souvent deux, parfois trois. Par exemple pour un navire partant d'un port français (17 ports français participèrent a plus de 3000 expéditions négrières), il faut compter 2-3 mois pour atteindre l'Afrique; 3-4 mois de cabotage sur les côtes africaines entre chaque centre négrier (ou chaque comptoir) pour embarquer les captifs, puis encore 2-3 mois pour atteindre les côtes Antillaises.

 

L’affectation à la traite
La préparation d'un navire négrier est plus chère que celle d'un navire de commerce normal à cause du nombre d’hommes d'équipage (deux fois plus nombreux), de l'avitaillement plus important et de la cargaison de traite. La cargaison de traite est l'ensemble des marchandises servant à acheter les esclaves (alcool et tabac, poudre et armes à feu, camelote et pacotilles, étoffes et habits). De plus, pour entasser les esclaves dans la cale, il faut prévoir un entrepont qui servait de « parcs à esclaves », rajouter des gaillards et des palissades et au besoin les construire. Pour augmenter la surface disponible, les négriers faisaient aussi installer des plates formes (faux pont) sur les côtés. 

Un équipage spécialisé
Financièrement, il est important, pour un négrier, de livrer une « cargaison de bois d’ébène » (en référence à la couleur des esclaves noirs) en bon état, avec le minimum de pertes. C’est pourquoi, à bord, quatre personnages ont une importance particulière. Le capitaine en plus de ses compétences de navigation doit posséder des compétences commerciales. C’est lui qui négocie l’achat de la « marchandise » avec les marchands d’esclaves africains et la revente aux colons à l’arrivée, de plus il est intéressé par un pourcentage sur le prix de chaque "pièce" débarquée et vendue. Enfin il doit être un meneur d’homme et savoir mater les révoltes à bord. Sur le charpentier repose l'aménagement du navire. D’où l’importance d'avoir un bon charpentier, plus pour le transport des esclaves que pour le transport des marchandises, et quand le navire arrive sur les côtes africaines, c’est lui qui prépare le "parcs à esclaves » pour l’embarquement des africains. On trouve ensuite le tonnelier, responsable de la qualité de l’eau et de sa bonne conservation. Il faut en effet beaucoup d'eau pour alimenter un bateau chargé d’esclaves et une eau avariée peut causer des pertes importantes. Enfin un chirurgien (à l'époque ce n'est pas un médecin) est indispensable pour s’assurer de la bonne santé des captifs à l’achat, pour les marquer au fer rouge, les rendre présentables à la fin du voyage, et parfois pour détecter l'apparition des maladies ou des épidémies, sans toutefois pouvoir traiter les malades. Ces spécialistes, dont le travail est pour beaucoup dans la réussite financière d’une expédition négrière, étaient classés parmi les officiers et touchaient un salaire comparable. Le reste de l’équipage est formé de matelots, plus ou moins enrôlés, parfois kidnappés dans le cas de la marine anglaise, mais aussi de forbans et d’aventuriers en tout genre.    (Suite...)


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La chasse aux esclaves 

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par Dominique et Paul Mariottini