Le
Portugal et la demande Brésilienne
Pendant
ce temps, les premières plantations sucrières voient le jour au Brésil
qui va devenir, pour un temps, le principal fournisseur en sucre de
l'Europe, mais la demande en travail servile explose. Les Portugais ont
alors à leur disposition les Indiens, mais les planteurs ne sont pas
satisfaits de leur travail et ils ne résistent pas bien aux mauvais
traitements infligés, de plus pour défendre
les droits des Indigènes, les dominicains espagnols, dont Bartolomé de Las
Casas, vont dénoncer les pratiques des colons et finir par rendre
l'asservissement des Indiens illicite. En effet, en 1537, le pape Paul III, dans une
lettre à l’archevêque de Tolède puis dans une bulle, condamne et
interdit l’esclavage des Indiens d’Amérique (mais pas celui des
noirs africains). Pour
finir, dans les années 1560, les épidémies déciment la population
indienne du Brésil.
Pour toutes ces raisons, la
demande d'esclaves noirs nécessite
sans cesse de nouveaux arrivages en provenance du Congo et de l'Angola,
faisant passer la population noire du Brésil de 2 000 en 1570, à 15
000 en 1600
.
L’Espagne
et l'Asiento
L'île de Cuba fut découverte
le 28 octobre 1492 par
Christophe Colomb, explorée plus complètement lors du second
voyage, mais vite délaissée pour Hispaniola (Haïti). A cette époque,
l'île était habitée par une population probable de 200.000 habitants.
En 1510, il n'en restait plus que 25 000 sur Hispaniola. En effet les
Indiens, ne résistaient pas aux mauvais traitements dans les champs et
les mines. Terriblement opprimés ils furent exterminés et un grand
nombre d'entre eux se sont suicidés pour se soustraire à la cruauté
et aux exigences des conquérants.
Malgré
un décret de 1501 interdisant les déportations aux « Indes
Occidentales » d'esclaves nés en Espagne, de Juifs, de Maures et
de nouveaux chrétiens (juifs convertis), certains marchands et
capitaines obtiennent l'autorisation d'emmener quelques esclaves noirs,
mais le début de la Traite d'esclaves vers les Amériques ne commencera
qu’en 1510, quand le roi d’Espagne donnera la permission d'envoyer
cinquante esclaves sur Hispaniola pour exploiter les mines.
L’
aumônier des Conquistadores, Bartolomé de Las Casas, qui pourtant défendait
déjà les Indiens, laissera le gouvernement de Velasquez de Cuellar
commencer l'importation d'esclaves d'Afrique pour constituer une main
d’œuvre en remplacement de celle des Indiens, sans ardeur pour le
travail colonial intensif. D’autant que les colonies des Caraïbes prospèrent et servent de point de départ
pour la conquête par Cortez des mines du
Mexique et du
Honduras, tandis que les autres Conquistadores découvrent les richesses
du Venezuela et du Pérou et des autres colonies espagnoles : Colombie,
Équateur, Panama, Argentine. Aussi, à partir de 1550, la demande
espagnole en main d’œuvre servile pour ses conquêtes d'Amérique
latine décolle. Les besoins en esclaves étaient multiples et variés :
pêcheurs de perles, mineurs, vachers, charpentiers, et domestiques pour
les femmes.
Or
Jusqu'en 1550, la plupart des captifs africains étaient destinés à la
péninsule ibérique et, empêchés par le monopole Portugais, les
Espagnols ne pratiquaient pas la traite négrière directement.
Incapable de fournir suffisamment d'esclaves à ses colonies, l'Espagne
fit le choix de confier la traite à d'autres pays contre le paiement
d'une redevance, avec, en retour, une situation de monopole. Ce droit
s'appelait l'asiento, que les
autres puissances européennes ne pratiquaient pas. L'asiento fut ainsi
octroyé tour à tour aux Portugais, aux Hollandais, aux Français et
aux Anglais qui, en échange du privilège s'engageaient à fournir un
certain nombre d'esclaves aux colonies espagnoles. Ainsi, lentement, les
esclaves noirs commencèrent à peupler les nouvelles possessions
espagnoles du Nouveau Monde.
Au début du XVIIe siècle, le nombre total d'esclaves déportés
d'Afrique ne dépassait pas 200 000 et, en gros, une moitié était
destinée au Brésil, l’autre moitié à l'Amérique espagnole.
.
Les
Hollandais et la W.I.C – Une période de transition
La
Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (la W.I.C.) connut dés
ses débuts une bonne réussite. Entre 1620 et 1640, en plus de ses
activités de piraterie, de nombreuses colonies et comptoirs de
commerces furent implantés avec succès en Amérique du Nord, dans les
Antilles néerlandaises, dans d'autres îles des Caraïbes ainsi qu’en
Guyana et au Surinam.
En
1630, au Brésil, les Hollandais enlèvent au portugais les ville de
Recife, Natal et Salvador, afin de s'assurer une production sucrière et
en Afrique la compagnie s'empare en 1667 du fort portugais d'Elmina
(dans l’actuel Ghana) et fonde de nouveaux comptoirs en Angola qui ont
été pendant plusieurs siècles parmi les principaux centre
d'exportation d'esclaves, aussi, au milieu du XVIIe siècle, la
Compagnie néerlandaise des Indes occidentales est déjà toute
puissante.
Dans
le commerce triangulaire hollandais, l’Amérique du sud, avec le
sucre, fournissait le gros des marchandises, tandis que l'Afrique
fournissait de l'or, de l'ivoire et des esclaves destinés à travailler
dans les plantations des Antilles et du Surinam. Leur position sur la
traite fut encore renforcée par l'Asiento accordé par les Espagnols en
1662, puis par l'accord entre l'Espagne et une firme d'Amsterdam.
Cependant, le succès ne dura
pas. Entre temps, les Portugais avaient repris le Brésil et dans la
traite atlantique, les Hollandais sont supplantés par les Anglais et
les Français, mais avec l'ouverture au commerce libre, le nombre de
captifs déportés par les Hollandais augmente. (Suite...)
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