L’ART DANS L’INDE DU NORD & L’ART DES MOGHOLS
Pour construire leurs mausolées et leurs mosquées, les envahisseurs musulmans avaient besoin des bâtisseurs indiens, sculpteurs virtuoses habitués à construire des temples en pierre. Se constitue ainsi un art indo musulman, synthèse entre les styles et les techniques des deux cultures. Sous Akbar, l’architecture influence le style de nombreux palais, en particulier au Rajasthan, et l’art de la miniature, venu de Perse, se répand dans tout l’empire.
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Photos D & P Mariottini |
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Fatehpur Sikri |
Technique de la pietra dura |
Le Taj Mahal à Agra |
L’élégance. Sous Jahangir, le style devient plus léger et plus élégant. On mélange grés rouges et marbre blanc et les motifs ne sont plus sculptés mais incrustés selon la technique de la « pietra dura » qui consiste en des incrustations géométriques de pierres semi précieuses dans le marbre. Le mausolée d’Akbar à Sikandra, prés d’Agra, en marbre incrusté en est un magnifique exemple. La coopération entre artistes hindous et musulmans conduira à l’apparition de motifs floraux en plus des dessins géométriques islamiques et tout en gravant le marbre et le grés de calligraphies coraniques, les artistes hindous sculptent des boutons de lotus. Mais c’est son fils, Shah Jahan, passionné d’architecture, qui sera le grand bâtisseur du faste Moghol. L’apogée.
De
1632 à 1648, Shah Jahan fait construire le Taj
Mahal. Le mausolée, réalisé tout en marbre blanc, et les
deux mosquées adjacentes, sont moins massifs que les réalisations précédentes.
Orné de bandeaux noirs calligraphiés et décoré de fleurs en « pietra
dura » (par incrustation de pierres précieuses dans le marbre),
le Taj Mahal est une merveille d’harmonie dont la parfaite symétrie
n’est brisée que par un plan d’eau qui en donne une image inversée.
La coupole,
d’un équilibre parfait, est une amélioration des anciens dômes,
qui, hémisphériques et en ciment sous les Sultans de Delhi, sous
Humayun et grâce aux artistes perses, évoluent vers le marbre et
s’allègent. En devenant plus bulbeux et étranglé à la base (comme
un bouton de lotus), avec la coupole du Taj Mahal, le dôme
accentue encore cet allégement. En même temps, Shah Jahan transfère
sa capitale d’Agra à Delhi et y construit le
Fort
Rouge et la Jama
Masjid. Cette grande mosquée, qu’il fait édifier sur un
terre plein pour dominer sa capitale, est un mélange de grés rouge et
de marbre blanc où trois coupoles de marbre blanc à cannelures noires
sont équilibrées par deux minarets adjacents. |
Dôme sous les Lodi (vers 1500) |
Dôme sous Humayun (1550) |
Dôme bulbeux du Taj (1650) |
Dôme bulbeux baroque (1700) |
Les
Miniatures Mogholes. |