DE
LA PRÉHISTOIRE A L'EMPIRE DU GHANA
Les fouilles effectuées au Cap Vert de Dakar ou
sur les rives du fleuve Sénégal ou encore vers Kaolack, la capitale du
Sine Saloum, ont dégagé ossements, outils en pierre taillée, mégalithes,
bijoux et poteries de différentes périodes, montrant que l’Homme
vivait déjà au Sénégal il y a 150.000 ans, puis a traversé le paléolithique
jusqu’à la fin de la préhistoire, vers 5000 ans avant J.C.
L’absence
d’écriture dans cette région du globe ne permet pas de dater la
naissance de l’Empire du Ghana, probablement entre le III° et le IV°
siècle après J.C. Cet empire, de religion animiste et aux rois
couverts d’or, s’étend du Niger au Sénégal et commerce avec l’Afrique
du nord grâce à ses caravanes de sel et d’ivoire qui traversent le
Sahara. Après sept siècles d’existence, l’empire du Ghana sera
balayé en 1076 par les Almoravides, des berbères guerriers et islamisés
qui sous couvert de guerre sainte combattent l’animisme, bousculant
les populations locales : les Peuls et les Toucouleurs se
convertissent à l’Islam alors que Wolofs et Sérères restent fidèles
à l’animisme et migrent au sud du Sénégal.
LES
EMPIRES DU MALI ET DU DJOLOF
Au XII° siècle apparaît l’empire du Mali (ou
empire Malinké) qui s’étend de la Guinée au Mali actuels, puis,
sous l’empereur Soundiata Keita (XIII° siècle) domine le Niger et étend
sa domination de l’Atlantique au Sahara. Comme l’ancien empire du
Ghana, l’empire Malinké du Mali est riche, fastueux et puissant. En
1337 la mort du dernier empereur (Kankan Moussa) signe la fin et l’éclatement
du glorieux empire.
Au
XIV° siècle, un descendant des Almoravides va créer l’empire du
Djolof qui durera jusqu’à la fin du XVI° siècle et sera à
l’origine de l’unité et de la domination du peuple Wolof,
actuellement le plus important groupe ethnique du Sénégal. La société
de l’empire Djolof, hiérarchisée en caste, va éclater à cause de
conflits : luttes fratricides et ambitions personnelles (éternelles
plaies africaines), laissant le champ libre aux européens à la
recherche de nouveaux marchés commerciaux.
GORÉE
: LIEU DE TOUTES LES CONVOITISES ET DÉBUT DE LA TRAITE DES NOIRS
Dés le début du XV° siècle les vaisseaux
portugais sillonnent les océans à la recherche de nouvelles routes et
de ports d’accueil pour les débouchés vers les Caraïbes ou l’Amérique
du Sud, ouvrant ainsi les nouvelles voies maritimes commerciales. En
1444 le navigateur explorateur portugais Dinis Dias atteint le point le
plus occidental du continent africain, la presqu'île du Cap-Vert au Sénégal,
qu’il nomme Cabo Verde en portugais, en raison de sa végétation
(les îles du Cap-Vert ne seront découvertes que plus tard). Il atteint
également Gorée, une île déserte, face à l’actuelle Dakar, qui
offre un mouillage plus sûr que le littoral. L’atlantique étant de
plus en plus fréquenté, ils seront suivis en 1588 par les Hollandais
qui occupent Gorée à leur tour, jusqu’à l’arrivée des Français
en 1677, qui y resteront malgré l’abandon du Sénégal aux Anglais en
1763.
Mais
l’arrivée des Portugais va marquer le début d’une nouvelle et
coupable activité commerciale : la traite des noirs qui, grâce au
commerce triangulaire, va se poursuivre trois siècles durant. (En
savoir plus…). On estime que de 1550 à 1848, date de l’abolition de
l’esclavage, 15 millions d’africains seront arrachés à leur terre
pour être vendus aux colons Antillais, Brésiliens, Cubains, et de bien
d’autres pays d’Amérique latine. Par le « Code Noir »,
édicté par la France en 1685, ces esclaves, hommes, femmes et enfants
sont assimilés à une vulgaire marchandise qui sera entassée dans les
cales des navires négriers, provoquant la mort d’un sur six, pendant
la route vers les Nouvelles Amériques. Sur l’île de Gorée, la
Maison des Esclaves est un lieu émouvant, témoin de la tragédie de
l’esclavage. (En savoir plus…).
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DE
LA COLONISATION A L'INDÉPENDANCE
Dés 1634 Richelieu accorde le monopole du
commerce avec l’Afrique à des compagnies Françaises qui formeront la
Compagnie Française des Indes Occidentales. Puis ce sont les missions
catholiques qui s’implantent au Sénégal, suivies de colons français
qui s’installent à Saint-Louis (donnant naissance à une population métissée,
grâce aux belles femmes Sérères et Wolofs). Enfin en 1677 l’amirauté
française de Louis XIV chasse les Hollandais de Gorée.
En 1763 les Français abandonnent le Sénégal aux
Anglais, mais devant les visées expansionnistes de l’Angleterre, les
Français reprennent Saint-Louis, puis le Sénégal par le traité de
Paris en 1814.
En 1854 Napoléon III nomme Louis Faidherbe
gouverneur, pour réunifier le Sénégal, marquant le début de la
colonisation avec la fondation de la nouvelle capitale, Dakar, en 1857.
La résistance aux français s’organise et un
certain Omar entreprend l’islamisation des foules en prêchant la
guerre sainte et lève une « armée » de 20.000 guerriers
pour s’opposer à Faidherbe. Omar capitule en 1860 et s’exile au
Soudan mais l’opposition continue avec des chefs de guerre comme Ma Ba
sans toutefois empêcher l’implantation française. Le Sénégal sera
colonie française à partir de 1887 et prendra la tête de l’AOF en
1895. En 1910 débutent les travaux du port de Dakar qui deviendra la
plaque tournante de l’AOF, au détriment de Saint Louis, l’ancienne
capitale.
Après
la deuxième guerre mondiale, en fait dés 1944, le général de Gaulle
parle d’indépendance pour la première fois à la conférence de
Brazzaville. Au contraire de l’Indochine, puis de l’Algérie, la décolonisation
du Sénégal s’effectuera sans troubles et aboutira à son indépendance
le 20 août 1960, suivie de l’élection du poète Léopold Sédar
Senghor comme président de la république.
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