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HISTOIRE ET VISITE DE L'ILE DE GOREE


L'anse de Gorée (Photo D & P Mariottini)

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Depuis l’embarcadère du port de Dakar, toutes les heures, une chaloupe peut vous emmener en 20 minutes sur l’île de Gorée, un lieu unique au Sénégal (et même au monde) qui mérite mieux qu’une simple visite, d’une heure ou deux, de sa petite plage, de son débarcadère, de ses restaurants et de ses boutiques artisanales pour touristes pressés. Mais Gorée, malgré son charme méditerranéen, c’est aussi le souvenir tragique de cette porte infernale ouverte sur l’Atlantique, puis sur les « Amériques », pour un voyage sans retour, qui en fait aujourd'hui le lieu de mémoire, universellement reconnu, de la traite négrière.


GORÉE : UN PETIT SAINT-TROPEZ SÉNÉGALAIS.

Avec ses ruelles et ses vieilles maisons aux tons pastel et aux accents méditerranéens, avec ses filaos et ses bougainvillées, Gorée est une incontestable magie au charme très romantique. A un quart d’heure de bateau de Dakar, Gorée, avec sa petite plage de sable fin et à la belle eau transparente, offre un refuge de détente, hors du bruit et de la circulation, ce qu’ont bien compris les peintres et les sculpteurs en vue du Sénégal, qui s’y sont installés (en faisant flamber les prix de l’immobilier).
Mais Gorée mérite mieux qu’une simple visite de son débarcadère, de sa plage et de ses peintures sur verre (horriblement chères), car elle a su conserver son caractère authentique avec ses belles maisons du XVIII° siècle et ses rues étroites qui offrent de belles promenades, et en toute tranquillité étant donné l’absence de voitures.

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Photo D & P Mariottini

La plage et l'anse de Gorée - Cliquez pour agrandir en 650x400
                  La plage de Gorée

L'Hostellerie du Chevalier de Boufflers - Cliquez pour agrandir en 650x400
Une bonne adresse de Gorée

Un petit air de Saint-Trop - Cliquez pour agrandir en 650x400
 Dans les rues calmes de Gorée       


VISITER GORÉE : QUE VOIR ET QUE FAIRE ?
Nos conseils. Avant de rendre visite aux musées, il faut profiter du soleil en déjeunant sur le port et pourquoi ne pas envisager de passer une nuit sur place, en chambre d’hôte, à l’Hostellerie du Chevalier de Boufflers ? Le Chevalier de Boufflers, gouverneur du Sénégal en 1785, donnera à Gorée son statut de capitale du Sénégal (il séjourna à Gorée entre 1786 et 1787). Les Dakarois connaissent bien les vertus de Gorée, aussi, évitez le week-end car avec tout ce monde l’atmosphère n’est plus intimiste du tout.
La maison des esclaves. Elle aurait été construite au XVIII° siècle (1776) par les Hollandais ou serait la maison de la Signare Anna Colas Pépin, nièce d'Anne Pépin, compagne du Chevalier de Boufflers (il existe toujours une polémique à ce sujet). Rénovée en 1990, grâce au concours de l’Unesco, elle fut le témoin d’horreurs que la visite du rez-de-chaussée nous suggère par les carcans d’entrave, les cachots des hommes, des femmes et des enfants ou la pesée des esclaves. Sur l’escalier en fer à cheval, d’une belle couleur rose, le commentaire distillé par le conservateur et très émouvant et fait froid dans le dos et on ne ressort de ce lieu de drames, ni très fier, ni indemne.
Le musée de la Femme. Juste en face de la maison des esclaves, le musée de la femme propose une exposition permanente qui permet d’observer le rôle et le statut de la femme dans la vie traditionnelle africaine. Le musée est situé dans une belle maison de Signare. Les Signares étaient de belles métisses de Saint-Louis, issues d'unions libres entre femmes sérères et occidentaux, que les colons, loin de leurs épouses, prenaient comme compagnes. Devenues riches, elles investissaient leur fortune dans le commerce, et achetaient de belles demeures en bordure de l’océan.
Le fort d’Estrées. L’intérêt réside dans son Musée historique du Sénégal qui retrace l’histoire du pays : préhistoire, anciens royaumes et empires, colonisation, indépendance…
Pour vous aider : voir le plan de Gorée

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La chaloupe & le débarcadère - Cliquez pour agrandir en 500x350
          Le débarcadère
La statue de l'esclavage - Cliquez pour agrandir en 500x350
En souvenir de la traite
La "Maison des Esclaves" - Cliquez pour agrandir en 500x350
La Maison des Esclaves

Le mémorial de Gorée - Cliquez pour agrandir en 500x350
Le mémorial de Gorée   


L'ESCLAVAGE AU SÉNÉGAL
Pays frontalier avec les régions maures, le Sénégal occupait déjà une situation géographique favorable au trafic d’esclaves et Bakel était un grand marché d'esclaves alimenté par le Mali.
L'île de Gorée, avec sa situation privilégiée qui la rendait accessible en toutes saisons, renforce sa position stratégique pour la traite, Joal est établie pour parquer des esclaves et le long de la petite côte on assiste au développement des comptoirs de Rufisque et Portudal. Premier comptoir français, Saint-Louis n'était pas en reste et on peut encore voir la bâtisse de l'importante captiverie (grand bâtiment dans lequel on renfermait les noirs au Sénégal avant de les expédier aux colonies).

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L'HISTOIRE DE GORÉE
En 1444 le navigateur portugais Dinis Dias atteint le point le plus occidental du continent africain (la presqu'île du Cap-Vert au Sénégal) ainsi que Gorée, île déserte à l’époque, qui offre un mouillage plus sûr que le littoral et qui sera pendant très longtemps l'entrepôt principal de la traite négrière.
Car l’arrivée des Portugais va marquer le début d’une criminelle activité commerciale : la traite des noirs qui va se poursuivre trois siècles durant. (En savoir plus…). L'enjeu stratégique de l'île est tel que les Hollandais l'occupent à leur tour et l’appelle « Goede reede » (la bonne rade). Ils y érigent deux forts pour protéger leur commerce tourné vers la traite des esclaves noirs, encore renforcé par l'Asiento accordé par les Espagnols en 1662. Gorée s'affirme alors comme lieu de transit des esclaves et des marchandises et devient comptoir commercial lié aux compagnies de commerce européennes. 
Mais vers la fin du XVII° siècle, Français et Anglais se disputent le contrôle de l'île et en 1677 les Français prennent le contrôle de l'île et le garderont puisqu’ils y resteront malgré l’abandon du Sénégal aux Anglais en 1763.
Après l’interdiction de la traite par le traité de Vienne en 1815, et à partir de 1821, le commerce d’esclaves n’est légal qu'à bord des navires portugais et seulement au sud de l'Équateur. Mais la traite continue de façon illégale et ce n’est qu’à partir de 1827 que la marine royale française lutte efficacement contre les trafiquants par des croisières répressives, et Gorée devient le centre de la division navale chargée de la répression de la traite clandestine. En effet c'est de Gorée que les Français chassent les négriers qui trafiquent encore au nord de l'équateur. Ce sont d’ailleurs des esclaves interceptés sur un navire négrier au large des côtes angolaises, qui, après avoir été abrités à Gorée, et une fois affranchis, s’installeront au Gabon et fonderont Libreville.

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Artisanat à Gorée - Cliquez pour agrandir en 650x400
                  Boutique d'art

Les textes du conservateur du musée - Cliquez pour agrandir en 650x400
La porte de l'enfer

La pointe des Boucaniers à Gorée - Cliquez pour agrandir en 650x400
 Un petit Saint-Tropez            


Même si Gorée n’était pas le plus grand centre de regroupement d’esclaves en Afrique, l’île, aujourd’hui symbole de la réalité de l’esclavage, est inscrite sur la liste du patrimoine de l’humanité depuis 1978, et sa « Maison des Esclaves » est un lieu de mémoire universel de la traite négrière.


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   L'esclavage

 

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DIFFUSION PHOTO MAGAZINE
par Dominique et Paul Mariottini