LES
TROIS
RELIGIONS
DU SÉNÉGAL
Les
croyances animistes. Implantées bien avant l’arrivée des prêcheurs conquérants
musulmans et des missionnaires catholiques européens (Portugais, puis Français),
elles se sont peu à peu mêlées à certains aspects du christianisme et de
l’islam, rendant difficiles les frontières entre chaque religion. D’autant
que ces religions traditionnelles, parallèlement aux esprits sacrés, attribués
par l’animisme aux objets, arbres, fleuves et montagnes, conçoivent
l’existence d’un dieu ou d’un créateur, d’où un monothéisme sans
incompatibilité avec l’islam ou le christianisme.
Le christianisme,
principalement catholique. Au Sénégal, hormis la Petite Côte, le Sine Saloum et la
Casamance, on cherche les églises, alors que les mosquées sont de plus en
nombreuses. Même si le Tam-tam continue de rythmer la messe dominicale, la
rigidité de la religion catholique, imposée par les missionnaires, ne séduit
plus que 10% de la population (probablement beaucoup moins), alors que la tolérance
dont fait preuve l’islam au Sénégal lui assure une progression constante.
L’islam sénégalais. Au Sénégal, l’islam se caractérise par une approche douce de
la religion musulmane qui a su intégrer la religion animiste qui demeure très
encrée dans la population. Par exemple les Marabouts, guides spirituels
musulmans, se sont substitués aux ancêtres qui servaient d’intermédiaires
entre Dieu et les hommes. Ils se répartissent en confréries qui jouent un rôle
influent dans les affaires familiales, économiques et politiques. Autre exemple
de l’adaptation aux coutumes et traditions ancestrales, la pérennité des
griots qui restent indissociables des principaux événements de la vie
africaine. Redoutés pour leur pouvoir de magie et d’envoûtement :
musiciens un peu envoûteurs, conteurs un peu sorciers, ils conservent une
grande importance dans la société actuelle et sont très recherchés pour se
fournir en fétiches, amulettes et gris-gris, indispensables à tout sénégalais.
Seule différence, chez les musulmans, dans les amulettes, la poudre de
perlimpinpin est remplacée par les versets du Coran. Les
griots sont aussi la mémoire collective. La culture africaine étant orale, ils
ont assurés la continuité des traditions, ce qui a fait dire à l’écrivain
Amadou Hampâté Ba « en Afrique
quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », et
c’est ce qui explique la persistance de la palabre, qui confère une grande
importance à la parole et un caractère sacré à la discussion.
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