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VOCABULAIRE ET ACCESSOIRES DE LA FAUCONNERIE 


Depuis toujours la fauconnerie possède son vocabulaire spécifique qui permet de décrire les oiseaux, les méthodes et les techniques, les accessoires ainsi que les différentes actions de l’animal lorsqu’il poursuit sa proie. On aurait pu les croire disparus car balayés par la révolution française en même temps que la pratique de la fauconnerie. Mais la chasse au vol va renaitre au milieu du XIX° siècle et les maîtres fauconniers vont perpétuer cet art et le transmettre, ressuscitant le savoir et les gestes ancestraux par les mots recherchés dans les traités qui ont survécu.


VOCABULAIRE ET TERMINOLOGIE DE LA VOLERIE ET DE LA FAUCONNERIE

Volerie, chasse au vol, fauconnerie, chasse au faucon, autourserie ? Il y a de quoi y perdre son latin. Il est vrai que ces disciplines ancestrales possèdent un vocabulaire spécifique réservé aux disciples et aux fidèles et incompréhensible pour le commun des mortels, et pour compliquer encore les choses, ce vocabulaire évolue avec les siècles. Mais attention, quand on aborde le sujet on entre en terrain miné car pour les « aficionados » purs et durs de ces arts « un chat est un chat », ou plutôt « un faucon est un faucon » et si vous mélangez « sacre » et « pèlerin » et ne respectez pas le dogme, comme au bon vieux temps du triste sire Torquemada, vous serez cloués sur la « perche » et serez voués à l’enfer des Falconiformes où Satan, qui a ici non pas des cornes et une fourche mais un bec crochu et des serres acérées, vous « liera » jusqu’à la fin des temps. Aussi tâchons d’y voir plus clair.

Volerie et chasse au vol.
Le terme de volerie (d
u latin volare « voler dans l’air ») est utilisé depuis le moyen âge pour désigner une méthode de chasse, la chasse au vol, qui se différencie de la vénerie, une autre technique de chasse (en gros la chasse à courre avec équipage et meute de chiens). Très prisée au moyen âge, la volerie sera mise à l’honneur par Louis XIII, qui fera de la haute volerie un privilège royal, puis elle sera éclipsée par la vénerie. (Voir histoire de la fauconnerie).
La chasse avec des oiseaux de proie ayant été interdite en France par la Convention révolutionnaire, l’expression chasse au vol ne sera vraiment reprise qu’après la légalisation de ce type de chasse en 1954. Au fil du temps, le terme de volerie va ainsi tomber en désuétude et sera remplacé par celui de chasse au vol. Plus récemment encore, le vocable de volerie sera récupéré pour désigner les démonstrations de vol de rapaces, distinguant ainsi les spectacles avec des rapaces de la « vraie » fauconnerie : la chasse au vol.

Fauconnerie et autourserie.
Au Moyen Age on entend par Fauconnerie
«l’art de capturer un gibier sauvage dans son milieu naturel avec un oiseau de proie dressé à cet effet», il s’agit donc bien de dresser et de conduire les faucons et toutes sortes d’oiseaux de proie. D’ailleurs, le Grand Fauconnier de France, dont la charge remonte à 1205 et le titre à 1406, était un grand officier de la Maison du roi de France chargé, entre le milieu du Moyen Âge et la Révolution française, de la fauconnerie du roi et de l'organisation des chasses au faucon. Mais sous son contrôle les maitres fauconniers de la Grande Fauconnerie du roi doivent dresser tous les rapaces, aussi bien les autours et éperviers pour le vol de poing (actuel bas vol) que les gerfauts, sacres et faucons (pèlerins) pour le vol de leurre (actuel haut vol).
Pendant longtemps les termes d’autour et d’épervier n’apparaîtront pas puisqu’au Moyen-âge seul le nom latin est utilisé, c'est-à-dire Accipiter, qui désigne aussi bien l’autour que l’épervier (et même tous les rapaces sous l’antiquité). De même, la littérature médiévale préfère les termes de Falconarius et Falconibus pour traiter de la fauconnerie en général. Une exception cependant avec le « Liber acciptrum de Grimaldus » qui sera traduit par « traité d’autourserie de Grimaldus ». Mais ce document très ancien (probablement du XI° siècle) traite de remèdes vétérinaires à l’attention des autours et éperviers et non de volerie cynégétique. En revanche, un manuscrit de fauconnerie de la fin du XVIII° siècle, récemment découvert, contient tout un chapitre consacré à « Autourserie ou basse volerie » et un autre à « Affaitage de l’épervier et de l’autour ». Ce manuscrit : « La fauconnerie, ou essais sur la chasse du vol » (seul texte français de fauconnerie de cette époque) est l’œuvre d’un aristocrate, Louis-Gabriel Cochet de Corbeaumont, qui, témoin des dernières chasses au vol de l’ancien régime, et avant d’être emprisonné sous la Révolution, conçoit son œuvre comme une préservation de la fauconnerie qui avait alors disparu en Europe de l'ouest. Son texte fait le lien entre la chasse au vol d’autrefois (de la Renaissance à la révolution) et son  renouveau dans l'Europe du milieu du XIX° siècle.

Ainsi sous l’ancien régime, le terme fauconnerie s’employait pour parler indifféremment de la haute volerie et de la chasse au vol dans sa globalité, tout comme on utilisait indistinctement le terme d’autourserie pour désigner à la fois la basse volerie (autour et épervier) et la chasse à l’autour proprement dite.

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Photos D & P Mariottini

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          Photo d'un faucon avec son chaperon (Cliquez pour agrandir la photo)

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    Extrait de Arte venandi cum avibus

Le chaperon

Un leurre                          


LES ACCESSOIRES DE LA FAUCONNERIE

L’équipement nécessaire au dressage des faucons, ainsi que la technique, est déjà décrit dans deux traités de fauconnerie : le « De arte venandi cum avibus » de l'Empereur Frédéric II (écrit en latin entre 1244 et 1250) et le « De Falconibus » du religieux Albert le Grand (1200 ?-1280).

Le Bloc
Pièce en bois où l’on place un rapace qui ne chasse pas. Le perchoir devient la « perche » au XII° siècle et le terme est utilisé en cynégétique au XIII° siècle, puis on parle de « bloc » lorsqu’on l’assimile à un siège pour l’oiseau.

Le chaperon
Coiffe de cuir dont on couvre la tête du faucon pour l’aveugler afin qu’il reste calme et non perturbé par l’entourage. Introduit en occident par Frederic II et décrit dans son célèbre traité « De arte venandi cum avibus ». Cité par Marco Polo en 1298.

Le leurre
Simulacre de proie formé de 2 ou 3 ailes d’oiseaux, attachées ensemble et tenues au bout d’une lanière que l’on fait tourner pour faire revenir le faucon .

Les jets
Courtes lanières de cuir attachées aux pattes de l’oiseau pour le tenir ou le fixer à la longe.

Le touret
Deux anneaux de fer qui empêchent les jets de s’emmêler.

La Filière
Longue ficelle qui permet de retenir le faucon et de le faire revenir lors des séances d’apprentissage.

Le gant de cuir
Permet de se protéger des serres du rapace, avant son envol et après son retour.

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Photo d'un faucon sur son bloc (Cliquez pour agrandir la photo) Photo de filière et jets (Cliquez pour agrandir la photo) Photo d'un faucon avec ses tourets (Cliquez pour agrandir la photo)

Photo d'un faucon sur le gant (Cliquez pour agrandir la photo)

                  Le bloc Filière et jets Les tourets

Le gant de cuir              


Quelques exemples du vocabulaire de la fauconnerie

Pour la nourriture.

 Une beccade est un petit morceau de viande que l’on donne à l’oiseau pour l’affriander

- L’affriander c’est aiguiser son appétit durant l’affaitage (dressage) ou l’assagir avec de la viande

- Lui faire courtoisie consiste à le récompenser lorsqu’il à fait prise en le laissant manger sur la proie (curée)

Pour la morphologie

- Un tiercelet est un rapace male et une forme un rapace femelle

- Les pennes sont les plumes et le pennage l’ensemble des plumes

- Si les doigts sont les serres, pour les pattes on dit les pieds de l’autour et de l’épervier mais les mains du faucon et les griffes de l’aigle et des buses.

- Un niais est un jeune pris au nid, alors qu’un hagard est un oiseau sauvage adulte.

Pour la chasse

- Fondre est l’acte de plonger sur la proie, lorsque l’oiseau s’en empare il la Lie (pour le faucon) ou l’Empiète (pour l’autour et l’épervier). La particularité du faucon est de buffeter sa proie, c'est-à-dire la frapper avec ses « mains » ou la percuter avec son bréchet pour la déstabiliser.

OUVRAGES CONSULTES

« Les domestiques commensaux du roi de France au XVIIe siècle » (voir)

« La fauconnerie ancienne et moderne, par J.C. Chenu et Œillet Desmurs – 1862 » (voir)

« Le traité d'autourserie de Grimaldus et sa pharmacopée » (voir)
« Les épithètes de l’oiseau de vol, d’un savoir faire à un savoir nommer » (lire) : article de l’autoursier Hubert Beaufrère, présenté lors d’un colloque et inspiré de son ouvrage  "Lexique de la chasse au vol - Terminologie française du XVI° au XX° siècle"

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Histoire de la fauconnerie   

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DIFFUSION PHOTO MAGAZINE
par Dominique et Paul Mariottini