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LES RAPACES : PRÉDATEURS NUISIBLES ? 
Non! mais menacés de disparaître : oui!


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Avant de juger les rapaces il faut essayer de comprendre le rôle des « bêtes de proie » dans le monde vivant et le rôle du pire des prédateurs : l’Homme, sinon, la perte de ces oiseaux à la beauté racée, magnifiques et fascinants, sera inéluctable.


. La loi de la nature : indispensable à la survie des espèces.

Une proie, c’est une mouche pour une hirondelle comme une perdrix pour un Faucon. La proie est un être qui déploie tous ses moyens pour échapper à son sort, mais qui peut aussi être un prédateur. Chacun doit manger et doit tuer, chacun s’efforce de ne pas être mangé, mais finira par être tué. C’est la dure loi de la jungle, mais la loi de la vie.
La prédation s’observe à tous les niveaux du monde vivant. A partir du règne végétal, grâce à la chaîne alimentaire, la vie animale dépend des plantes, puis, de proie en prédateur, finit par les carnassiers qui dominent le sommet de la chaîne. Après eux, la décomposition renvoie la matière au niveau inférieur de la chaîne. Cette interdépendance générale rend la prédation inéluctable et aussi nécessaire que la reproduction.
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Photos D & P Mariottini

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                        Aigle 

Faucon 

Grand Duc                 


Prédation et équilibre naturel

Qu’ils soient mammifères ou oiseaux, on est impressionné par la chasse des carnassiers et par l’acte de prédation mortel qui s’ensuit et qui amplifie encore notre émotion.

À première vue, il semble que les rapaces déciment le reste de la faune (qui se porterait mieux si on les éliminait). Or, l’extermination des oiseaux de proie n’a jamais entraîné l’augmentation du reste de la faune mais aurait plutôt tendance à favoriser l’expansion exagérée de certaines espèces (moineaux, pigeons, rongeurs). D’ailleurs, si les rapaces étaient de voraces destructeurs ils auraient anéanti eux-mêmes leurs ressources et n’auraient pu survivre aussi longtemps depuis l’éocène. Avec une résistance à la faim et une capacité de jeûner surprenante ils n’éprouvent pas le désir de manger au-delà du nécessaire, leur sobriété étant indispensable à leur survie.
La présence des rapaces n’est pas nuisible à la faune sauvage car l’étude des populations animales montre que leur densité ne peut pas excéder un nombre compatible avec les ressources et pour que l’équilibre entre la ressource et sa consommation ne soit pas rompu, le surplus doit disparaître. Avec la mortalité (pathologique ou accidentelle), la prédation semble le principal facteur de régulation. En même temps qu’elle régularise le nombre, la prédation exerce une sélection qualitative. En effet l’inclination au moindre effort pousse les rapaces à capturer les proies les plus faciles, c'est-à-dire les plus lentes et les plus fragiles comme les malades et les blessées (à forte mortalité). Certes, les rapaces frappent aussi des proies en parfaite condition, mais elles ont plus de chances de s’échapper. La prédation est aussi un facteur d’évolution car elle a développé chez les proies des réactions de défense (passive ou active) qui les maintiennent en alerte, et des caractères morphologiques protecteurs rendant leur chasse plus difficile et, au prix de nombreux échecs, les oiseaux de proie éprouvent souvent de la peine à conquérir leur subsistance (voir chasse et proies).
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           Aquila Rapax Faucon pèlerin Gerfaut-pèlerin

Bubo Ascalaphus      


Nuisibles ? Une mauvaise réputation injustifiée

Voulant changer la nature à son profit, l’homme a éliminé tout ce qu’il croyait hostile à ses intérêts et les prédateurs en premier lieu. De plus, en transformant la végétation native, et de ce fait l'habitat et la composition des communautés animales, l’homme a modifié les conditions naturelles (même si la plupart des rapaces se sont bien adaptés aux situations nouvelles). Enfin, après la Révolution de 1789, et uniquement pour satisfaire le sentiment populaire, la classification des animaux en deux catégories : «nuisibles » et « utiles» (établie selon l’apparence mais sans réalité biologique), a fait beaucoup de dégâts.

Une telle conception ne correspond plus aux connaissances actuelles sur l’équilibre naturel et le rôle des prédateurs, aussi l’opinion scientifique rejette aujourd’hui cette fausse classification. Certes, il peut paraître parfois difficile d’admettre qu’un oiseau de proie (ou tout autre prédateur) n’est pas « nuisible », de même qu’il semble normal que les paysans craignent pour leurs poules, les bergers pour leurs troupeaux et les chasseurs pour leur gibier. Ces derniers sont les ennemis les plus acharnés des rapaces dits « nuisibles » car beaucoup accusent encore les rapaces de diminuer «leur» gibier, fermant les yeux sur certains d’entre eux qui, avec des armes perfectionnées et une incapacité à se modérer, sont de plus dangereux prédateurs que les rapaces.

Sans se donner la peine de distinguer les espèces, pour anéantir les rapaces, on a tué par tous les moyens tout ce qui portait des serres et un bec crochu au moyen de battues, d’affûts, de pièges, d’appâts empoisonnés, d’abattage de couveuses, d’aires et de nichées. Ces massacres (imposés aux gardes-chasses et glorifiés dans la presse) n’ont pas avantagé pour autant le gibier, en revanche, les oiseaux de proie sont devenus rares, et certains sont maintenant menacés de disparaître, même si en Europe, le nombre d’espèces semble se maintenir. Toutefois, leurs effectifs ont été si fortement réduits que certaines espèces sont proches de l’extinction.

Un petit espoir réside dans le statut légal des rapaces qui est en progrès. Grâce à la convention de Washington (1973), on est passé de leur destruction à la protection des espèces (toutes dans certains pays). Cette évolution, fondée sur de nombreuses études scientifiques (la recherche s’intéresse de plus en plus à leur vie car ils ont encore beaucoup à nous apprendre), et souvent initiée par les associations de fauconnerie, devrait aboutir partout à une protection complète. 
Mais même dans les pays où la loi interdit d’abattre les rapaces, les préjugés à leur égard sont hélas toujours aussi tenaces.
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                    Faucon hybride

Croisement  de pèlerin et ?

Hybride Gerfaut Pèlerin              


La menace chimique

Le fragile équilibre de la nature est menacé de nos jours par les toxiques chimiques. En effet pour augmenter la productivité agricole, en éliminant les parasites des plantes cultivées, on répand de grandes quantités de pesticides dont les poisons, introduits à la base végétale de la chaîne alimentaire, tuent les insectes, contaminent les insectivores, puis les carnassiers qui les mangent. Chez les prédateurs, l’accumulation des doses atteint un niveau critique qui provoque la stérilité, puis la mort.

La nocivité de ces pesticides toxiques cause de terribles ravages parmi les oiseaux, les poissons et affectera l’Homme un jour. De fécondité réduite et situés au sommet des chaînes alimentaires, les rapaces sont les plus menacés par cette intoxication qui est déjà responsable du déclin de plusieurs espèces : Aigle royal, Buse, Épervier, Faucons. D’un autre coté, des espèces résistantes de parasites et d’insectes ravageurs se développent, nécessitant de renforcer la lutte par de nouveaux poisons.

Saura-t-on enrayer à temps cet engrenage fatal et sauver les rapaces, 
puis tous les autres êtres vivants, de la mort chimique ?

 

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L'art de la fauconnerie   

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DIFFUSION PHOTO MAGAZINE
par Dominique et Paul Mariottini