Le
haut vol et la fauconnerie
On nomme ainsi le vol d'un oiseau déjà en vol lors du départ d’une
proie. La haute volerie utilise les différentes espèces de faucon dont
le sacre, le gerfaut, le lanier, mais aussi le hobereau, le crécerelle
et l’émerillon. Mais dans ce groupe, le plus noble des nobles c’est
le faucon pèlerin, lui même appelé « Le Faucon », celui
qui a donné son nom à la fauconnerie, terme élargi à l’ensemble de
la chasse au vol.
Ces oiseaux de haut vol ont de longues ailes effilées et les yeux
sombres. Les proies d'un faucon de haut vol sont des oiseaux en vol et
la vitesse de l'attaque et de l'impact rend dangereux la proximité du
sol ou d'un obstacle. Dans ce type de vol le rapace « monte d’amont » et plane jusqu’à ce que la proie
apparaisse. Quand le faucon a atteint un point suffisamment haut, le
fauconnier fait partir la proie sur laquelle le faucon « fond »
et s’abat à très grande vitesse, puis les faucons sont dressés pour
revenir au leurre (d’où le
terme d’oiseaux de leurre donné autrefois aux faucons).
Le
bas vol et l’autourserie
Durant des siècles la basse volerie a utilisé l’autour et l’épervier,
puis se sont rajouté, l’aigle, et, depuis peu, les buses (buse de
Harris et buse à queue rousse). C’est pourquoi, aujourd’hui, la
pratique de la basse volerie regroupe l’autourserie (de l’autour) et
l’esparverie (de l’épervier), mais aussi et de façon plus
restreinte, l’aiglerie (de l’aigle) et enfin très récemment la butéonerie
(de buteo, nom latin de la buse). Cette classification à la française,
selon la taxinomie et l’aptitude, est plus complexe que l’anglaise
qui ne reconnaît que trois groupes, basés sur l’anatomie des ailes
(longues, courtes et larges).
Ces oiseaux de bas vol ont en principe les yeux jaunes, les ailes
courtes et arrondies (pour l’autour et l’épervier), ou large (pour
les aigles et les buses) et une queue importante leur permettant de
brusques changements de direction. Les proies d'un oiseau de bas vol
sont multiples : à plumes et à poil. Dans ce type de vol le
rapace est retenu sur le poing du fauconnier jusqu’à ce que celui-ci
fasse partir le gibier et l’oiseau s'élance à la poursuite de la
proie, puis il revient au poing (d’où le nom d’oiseaux de poing
donné aux oiseaux de bas vol).
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LES TECHNIQUES DE LA FAUCONNERIE
L’affaitage.
Avant de pratiquer la chasse avec des oiseaux de
proies, il faut les soumettre à la captivité et pratiquer l’affaitage (dressage), qui exige des heures et des jours de
travail pendant plusieurs
semaines.
L’affaitage d’un oiseau, pas plus que la chasse au vol, ne
s’apprend dans les livres ou sur Internet, aussi les lignes qui
suivent ne sont qu’un aperçu (très simplifié) de ces techniques.
- Au début de l’affaitage, il faut habituer l’oiseau et
l’affriander, c'est-à-dire aiguiser son appétit et flatter son goût
avec de petits bouts de viande ou beccade. Pour qu'il reste calme on lui
recouvre la tête et les yeux avec un Chaperon,
(capuchon de cuir). Le fauconnier, qui protège sa main avec un épais
gant de cuir, enlève le chaperon
de la tête de l'oiseau qui prend alors son envol, puis doit retourner
vers la main du chasseur qui va le gratifier en lui donnant un bout de
viande afin que l’oiseau s'habitue à revenir vers lui pour obtenir sa
récompense (et abandonne, plus tard, l’envie de s’échapper en
cours de chasse).
- En général, les femelles (appelées formes)
sont très appréciées pour la chasse car elles sont plus grosses et
plus puissantes que les males (appelés tiercelets
car un tiers plus petits que les femelles).
Le
faucon : le meilleur des oiseaux de proie.
Rapide comme un avion de chasse, maniable comme un avion de voltige, le
faucon rassemble à lui seul les qualités du pilote et la technicité
de l’appareil. Pour ne pas diminuer la vitesse de l'animal, ses ailes
sont longues et pointues, et sa queue, contrairement à celle des autres
rapaces, reste fermée et allongée, parallèlement aux ailes, elles même
rabattues vers le corps. En vol le corps du faucon est fuselé, et lors
de l’attaque, tel un projectile, le faucon se lance en piqué sur sa
proie et la buffete (frapper
violemment). Sa vitesse maximale peut alors atteindre 250 km/h (en
savoir plus)
AUTRES
ASPECTS DE LA FAUCONNERIE
L’effarouchement.
C’est une méthode
d’éloignement naturel par des rapaces. Actuellement, villes
(clochers, monuments historiques...), aéroports
et décharges publiques sont envahies ou dégradés par un grand nombre
de pigeons, mouettes et goélands, qui sont devenus nuisibles, bruyants
et parfois agressifs. Pour les faire fuir, on fait appel à des
fauconniers pour qu’ils viennent lâcher leurs rapaces. Généralement,
à la vue d'un oiseau de
proie, les oiseaux quittent leur domicile. L’effarouchement fait appel
à la peur de la proie, inscrite dans sa mémoire génétique comme un
danger vis à vis du prédateur. Ainsi le survol d’un site par un
faucon pendant plusieurs jours engendre la fuite puis le départ de
l’espèce indésirable. Il suffit d’adapter
le choix des rapaces en fonction des sites et des espèces à
effaroucher. Dans
de nombreux pays les aéroports utilisent la fauconnerie pour éloigner
les oiseaux afin de protéger
les réacteurs d’avions.
Les
spectacles de volerie.
Avec une visée souvent
commerciale, ils s’effectuent le plus souvent à partir de centres qui
disposent de voleries, accessibles au grand public, pour faire découvrir
les oiseaux de proie. Les rapaces, diurnes
et nocturnes, parfois très exotiques, sont les principaux acteurs de ces spectacles et volent pendant
les représentations. Quelquefois il s’agit de démonstration d’affaitage (dressage) ou de découverte pédagogique,
mais le plus souvent, ces spectacles s’exécutent dans un cadre culturel en costumes d’époque et combinent
faucons et chevaux, mais les acteurs de ces show sont plus des artistes
que de véritables fauconniers. Alors que la vraie fauconnerie à cheval
est une technique de chasse qui remonte aux origines de la fauconnerie,
lorsque les nomades Kirghizes ou Kazakhs chevauchaient dans les plaines
d’Asie avec leurs aigles royaux, en quête de gibier, de renards et même
de loups.
La
fauconnerie à cheval.
Aujourd’hui, la fauconnerie à cheval est devenue un art pratiqué par
quelques passionnés qui doivent faire cohabiter cheval et rapace et
savoir harmoniser la relation entre les deux animaux (au départ, un
cheval a naturellement peur des oiseaux et le dresseur doit l’accoutumer).
Le dressage du cheval et l’affaitage du faucon sont un patient travail
de tous les jours, qui se poursuit durant toute la vie des animaux.
L’élevage
des rapaces
Grâce à la convention de Washington les rapaces sont protégés dans
la majorité des pays. Si chaque pays détermine ses exigences par ses
propres lois, d’une manière générale elles respectent les
conventions internationales dont une des conditions est le non prélèvement
d’oiseau de vol dans la nature. De même ces animaux sont interdits à
la détention, sauf autorisations délivrées aux fauconniers
(chasseurs, effaroucheurs et voleries) et à condition de respecter les
exigences.
Dans ces conditions sont nés des élevages d’oiseaux de proie qui
s’occupent aussi de la reproduction des rapaces et pratiquent les
hybridations d’espèces (gerfaut/pèlerin par exemple) qui consistent
à essayer de combiner au mieux les caractères remarquables de chacun
des parents, ce qui, bien sûr, ne marche pas à tous les coups.
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