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Le "Dune Bashing" ou la conduite à vue dans les dunes 



Photo D & P Mariottini  

Le « Dune Bashing », littéralement « frappement des dunes » est le franchissement des dunes de sable. Franchir une dune se fait en 3 étapes successives : prise d’élan et ascension, arrivée et arrêt au sommet, bascule et descente. Dans ce franchissement, la phase la plus délicate car la plus dangereuse, n’est pas la descente (bien que la plus impressionnante) mais l’arrêt au sommet.


Trajectoire et sens de la dune
Presque toutes les dunes ont une pente douce (35° environ) avec du sable porteur sur les 2 premiers tiers de la dune (plus une zone de sable mou avant le sommet), et un versant plus raide de sable très mou et dégoulinant. Pour faciliter le franchissement, on choisit généralement la pente douce (sens de la dune) pour monter en ligne droite car il est très difficile de monter la pente à contre sens d’une dune qui excède parfois les 45° et où le sable est très instable (il est même parfois impossible de les escalader à pied). Attention, c’est cette dernière qu’il faudra redescendre, aussi, avant de s’aventurer il faut savoir faire une reconnaissance à pied pour repérer une dune qui peut s’avérer infranchissable.
Il est primordial d’attaquer les montées de face car toute dérive latérale met le véhicule en appui sur le coté extérieur de la courbe et le patinage qui en résulte va entraîner une mise en dévers. Si cela arrive, et avant de finir par un tonneau, il faut s’arrêter et reprendre à un autre endroit en manœuvrant, par une ample trajectoire, pour se remettre en ligne droite (et ne pas avoir à braquer les roues dans la montée).
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Photo D & P Mariottini  

Dune de sable - Cliquez pour agrandir

Eviter les pièges - Cliquez pour agrandir

Ensablé avant le sommet - Cliquez pour agrandir

       Respecter le sens des dunes

Virer en grandes courbes

Savoir reculer et recommencer       


La prise d’élan et l’ascension
Le sable n’offrant qu’une faible motricité, un élan est nécessaire pour franchir les zones les plus raides, mais cet élan, important pour franchir aussi les zones de sable mou, devient dangereux au sommet de la dune. Celle-ci peut servir de tremplin à celui qui arrive trop vite et qui finira sa course par une culbute sur la calandre, en bas de la pente.
Une course d’élan idéale permet d’arriver jusqu’au au sommet de la dune, mais cela arrive très rarement car il est difficile d’obtenir la vitesse idéale pour franchir une crête. On a vu ce qui arrive à celui qui arrive trop vite, à l’inverse, celui qui arrive trop doucement n’arrivera pas à faire basculer le véhicule de l’autre coté et se posera sur le ventre (voir l’arrivée au sommet), idem pour celui qui ralentit trop tôt. De plus, si le sable est mou, il va falloir accélérer, mais sans creuser, et s’il est trop mou, on n’arrivera pas jusqu’en haut. Dans tous ces cas, il faut réessayer avec un peu plus d’élan quitte à dégonfler encore les pneus (voir ensablement).
En réalité, le but de la prise d’élan n’est pas d’arriver au sommet, mais de donner une réserve de vitesse pour l’ascension et plus il y a de vitesse initiale, plus il y de chance d’arriver au sommet, d’autant que le sable des grosses dunes est généralement dur (à la base et sur une grande partie du versant). Il y a pourtant un moment où l’on ne parvient plus à prendre de vitesse. Dés cet instant, l’objectif est de conserver la vitesse acquise le plus longtemps possible, quitte à rétrograder rapidement et en ne loupant pas de vitesse. Cette opération est difficile à réaliser car la variation de vitesse au moment du changement de rapport provoque un ralentissement suivi d’une forte arrivée de puissance qui entraîne un patinage puis l‘ensablement. C’est pourquoi le choix du rapport de boite est aussi primordial que le dosage de l’élan. C’est plus facile avec une boite automatique (normal si c’est automatique, mais attention, en cas de panne, un 4X4 à boite automatique n’est pas remorquable, sauf à démonter les arbres de transmission).

L’arrivée et l’arrêt au sommet
Le franchissement d’une crête de dune, à la fin de la montée, ne se fait pas avec de la vitesse, mais avec l’énergie cinétique accumulée lors de la prise d’élan et le dernier tiers avant l’arête est généralement une zone assez molle qui oblige à conserver sa vitesse jusqu’au bout. Mais l’opération est délicate, voire dangereuse, car s’il faut conserver suffisamment d’élan, il n’en faut pas trop pour pouvoir s’arrêter au sommet (il y a de fortes chances que la descende soit très raide de l’autre côté). Prudence, donc. Comme on l’a vu précédemment, gérer sa vitesse pour arriver au sommet, c’est ni trop vite sous peine de tonneau, ni pas assez, sous peine d’ensablement avant le sommet. Si on est stoppé avant la crête, il ne faut pas chercher à monter plus haut (risque de creuser), mieux vaut s’y reprendre en faisant marche arrière pour reprendre plus d’élan, et monter en se décalant des traces précédentes car le sable vierge est plus porteur.
On l’a déjà dit, il faut arriver au sommet de face, d’une part pour ne pas se mettre en dévers avec un angle excessif qui risque de se terminer par un tonneau, mais aussi parce qu’il vaut mieux être bloqué ou planté en équilibre sur la crête que la franchir de biais, comme on le fait en tout-terrain classique, car passé le sommet, dans la grande descente de sable mou, le pouvoir directionnel est nul et il sera donc impossible de redresser la trajectoire. Si le véhicule touche au sommet, sur le ventre entre les roues avant et arrière, il suffit de quelques coups de pelles pour le dégager et si on est bloqué en équilibre sur l’arête, il ne faut pas insister mais descendre de voiture pour voir si le véhicule est penché plutôt en avant ou plutôt en arrière car il ne repartira bien que dans le sens où il penche.
L’arrêt au sommet peut se faire de deux façons. Dans la première façon, on passe les roues avant et on stoppe le véhicule en le conservant en équilibre afin qu’il puisse faire marche arrière, l’adhérence se trouvant uniquement sur les roues arrière. Mais une position en léger déséquilibre avant est la meilleure, aussi l'idéal (seconde façon) est de juste dépasser le sommet de la dune et d’engager l'avant du véhicule dans la descente car il sera plus simple de repartir en marche avant plutôt que d'être posé sur le ventre ou d’effectuer une marche arrière sur parfois plus de 100 m.
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Arret au sommet - Cliquez pour agrandir Cliquez pour agrandir

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un véritable mur de sable - Cliquez pour agrandir
        Stoppé trop tôt Faire une reconnaissance...

… à pied pour éviter …

…une culbute garantie    

Observation et anticipation
Il faut profiter de la pause au sommet pour observer tout autour. D’abord parce que c’est très beau, puis parce que cela permet d’anticiper sur la suite du parcours, surtout si on est haut et si on voit loin. On en profitera aussi pour regardez la pente en-dessous, puisqu’il va falloir la redescendre. Si elle est de biais, le véhicule risque de partir en crabe, si elle remonte trop après la descente, c’est la menace de planter la calandre et les phares dans le sable (et la figure dans le pare-brise), s’il y a de l’herbe à chameau au bas, les racines risquent de faire perdre le contrôle du véhicule.

La bascule et la descente
Descendre n’est pas un problème et les seules difficultés sont une vitesse excessive et un mauvais axe de descente. Immobilisé au sommet de la dune, on se croirait en haut d’un précipice. On avance en première, le véhicule va basculer doucement, puis plonger soudainement de 40°, ce qui est très saisissant la première fois. Si le premier tiers de la descente est le plus impressionnant, les deux suivant sont les plus dangereux car en général le terrain est plus dur et le véhicule risque de prendre de la vitesse. C’est justement ce qu’il faut éviter pour ne pas casser l’avant à l’arrivée de la descente.
Pour contrôler la vitesse, il faut vérifier à ne pas dépasser les coulées de sable qui dégoulinent car un véhicule qui descend trop vite finira en tonneau. En freinant juste ce qu’il faut, on doit pouvoir s’arrêter instantanément, et même si le moteur cale, la voiture ne court aucun risque de dévaler la pente. On contrôle la progression de la descente par de petits coups d’embrayage, en laissant les quatre roues s’enfoncer dans le sable. Cet enfouissement des roues va freiner le 4x4 dont les roues avant vont s’enfoncer presque jusqu’au moyeu dans le sable très mou, mais leur pouvoir directionnel est quasiment nul et elles doivent être le plus droit possible dans la pente.
Effectivement, la deuxième priorité est de rester dans l’axe de la descente et de ne pas dévier, pour ne pas s’embarquer en dévers. Si le véhicule commence à partir en travers, il faut s’arrêter, tourner les roues vers la descente et reprendre très doucement en se méfiant de ne pas arriver sur un sol défoncé, ou dur, en bas de la dune.
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Au sommet de la dune - Cliquez pour agrandir

La descente de la crête de la dune - Cliquez pour agrandir

vagues de dunes - Cliquez pour agrandir

      Arête de dune et ses deux faces

Surveiller les coulées de sable

Observation à partir d’un sommet   


Si tout ceci vous effraie un peu, pas de panique, laissez-vous conduire par votre chauffeur et profitez des décors somptueux qu’offre le désert. Ses compétences de pilote des sables et sa dextérité vont lui permettre de vous montrer ce qu'il sait faire avec son 4x4 pour attaquer les crêtes des dunes et plonger dans le vide! Accrochez-vous, sensations fortes. Et si vous n’êtes pas convaincus, il existe un moyen plus calme (et moins polluant) pour aborder les sables et les paysages grandioses du désert : le pas chaloupé du dromadaire, l’autre vaisseau du désert arabique.

 

 

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La conduite sur sable   

  Sun set et dromadaire

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DIFFUSION PHOTO MAGAZINE
par Dominique et Paul Mariottini